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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Faut-il psychiatriser la radicalité islamiste ?

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L'appel du jihaddossier
La litanie des attaques terroristes commises chaque fois par un individu isolé pose une question nouvelle : est-ce l’islamisme radical qui attire les déséquilibrés ou a-t-on affaire à une radicalisation religieuse, porteuse, en elle-même, de déséquilibre ?
Ce dimanche 3 décembre à Paris, près de la scène de l'attentat perpétrée samedi soir par Armand Rajabpour-Miyandoab. (Christophe Ena/AP)
publié le 5 décembre 2023 à 8h15

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A chaque attentat commis par un individu seul, radicalisé, islamiste, qu’il ne convient pas d’appeler «loup solitaire» tant il est lié, via les réseaux sociaux, à des sphères et d’autres individus radicalisés, la société française se replonge dans des débats plus ou moins salutaires, utiles ou instrumentalisés. Les débats salutaires et utiles d’abord : dans les années 2010, face à la montée du phénomène islamiste terroriste, deux chercheurs s’opposaient sur la lecture de ce mouvement qu’il fallait bien comprendre pour mieux le combattre. Olivier Roy, auteur, entre autres de le Djihad et la Mort, (Le Seuil, 2016) expliquait que le monde faisait face à une islamisation de la radicalité. Après la mort des grands récits explicatifs et globaux et des grandes idéologies, à la suite de la chute du mur, la radicalité est passée du politique à la religion et a fait son nid dans l’islam. A l’inverse Gilles Kepel, auteur entre autres de Banlieue de la République (Gallimard, 2012) professait l’inverse : l’islamisme n’est pas le refuge de la radicalité mais bien une nouvelle offre idéologique cohére