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(Pas vue) à la télé
Contrairement à Marion Maréchal (Reconquête), l’écolo Marie Toussaint n’a pas eu droit à son invitation au JT de 20 heures de TF1 pour annoncer qu’elle mènera la liste verte aux européennes. Une différence de traitement qui a interrogé les écolos, qui ont voulu savoir pourquoi ils n’avaient pas eux-mêmes ce temps d’antenne. Réponse de la chaîne de Bouygues à la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, rapportée par l’AFP : «Tout le temps d’antenne des écolos dans les JT de TF1 pour [votre] parti a été pris par les maires écolos.» Ce qui est à la fois une mauvaise chose – un manque de visibilité médiatique pour Toussaint – et «une excellente chose», selon Tondelier : «Ça veut dire que c’est ce que les Français voient de l’écologie à la télé. Plus les embrouilles, plus la tambouille, mais l’écologie en action avec des résultats.» Et de prendre comme exemple «des cours d’école refaites», «des kilomètres de pistes cyclables», «des repas bios et locaux à la cantine». C’est ce qui s’appelle voir le vert à moitié plein.
Classe
«Ferme ta gueule !» : le président Les Républicains (LR) du Sénat, Gérard Larcher, s’en est vertement pris mercredi à Jean-Luc Mélenchon, accusé de «créer un brasier» avec ses récentes critiques «inacceptables» contre la journaliste Ruth Elkrief. «C’est irresponsable», a jugé Larcher sur RTL, trois jours après le tweet du leader de La France insoumise (LFI) traitant la journaliste de «manipulatrice», dans un message au vitriol sur X (anciennement Twitter) où il a affirmé que «si on n’injurie pas les musulmans, cette fanatique s’indigne». Le triple candidat à la présidentielle «s’est mis en dehors de l’arc républicain», a ajouté le président du Sénat, fustigeant «quelqu’un qui a des millions d’abonnés sur X et qui se comporte de cette manière, qui en quelque sorte par sa parole crée un brasier qui peut enflammer, diviser».
Rien ne va plus
De nouvelles communes, notamment celles avec un patrimoine équestre comme Saumur et Arnac-Pompadour, vont pouvoir accueillir un casino – une proposition de loi en ce sens ayant été adoptée définitivement mardi à l’Assemblée après une adoption au Sénat en mai. Une réforme qui irrite au plus haut point la gauche en général, et les écolos en particulier. «La honte : pendant que la crise, l’inflation, les déserts médicaux gâchent la vie des Français, Renaissance, [le Rassemblement national] et LR main dans la main votent pour… qu’on ait des casinos partout. Parce que pour eux c’est une mesure d’égalité», a fustigé la députée écolo Sandra Regol. «De la start-up nation à la roulette nation. Bienvenue en absurdie, on va construire des casinos en guise d’aménagement du territoire», a ironisé son collègue vert Jérémie Iordanoff tandis que l’ancien boss d’EE-LV Julien Bayou qualifiait ce vote de «ridicule et honteux». Côté insoumis aussi, c’est la tête des mauvais jours. «L’Assemblée, c’est cet endroit formidable où tu peux vraiment te vider la tête en oubliant tous les problèmes du monde. Par exemple, là, macronistes /LR /RN viennent de voter une proposition de loi pour multiplier les casinos dans le pays… Youpi», s’est énervé le député LFI Maxime Laisney. La proposition de loi a été adoptée à 145 voix pour 48 contre, dont les écologistes et les insoumis qui ont rappelé que la France concentre déjà 40 % des casinos de l’Union européenne.
Hasta logo
Malgré les crises existentielles qui mettent à mal la Nupes, la gauche tente tant bien que mal de rester unie dans son opposition au projet de loi immigration. Après un premier meeting unitaire organisé par Génération·s, un deuxième événement est programmé demain à Saint-Ouen «pour dire non à la stigmatisation des étrangers». Au programme : des socialistes (Olivier Faure), des écolos (Cyrielle Chatelain, Yannick Jadot), des communistes (Elsa Faucillon, Fabien Gay) et des (frondeurs) insoumis (Raquel Garrido, Clémentine Autain). Les noms de ces dernières sont accompagnés du logo LFI sur l’affiche annonçant le meeting. Ce qui horripile le lieutenant mélenchoniste Paul Vannier. «C’est quoi ce truc ? Le logo LFI sans que le mouvement n’ait été sollicité», a pesté sur X le député du Val-d’Oise, vilipendant «le retour de la hollandie». «Ce sont les derniers soubresauts du PS avant sa disparition complète. Que celles et ceux qui veulent cheminer avec eux n’utilisent pas le logo LFI et assument de ne parler que d’eux-mêmes», a renchéri son camarade René Pilato. Le refrain est désormais connu : le groupe vit bien.
Et sinon…
Une victoire pour Edouard Philippe. Pas électorale celle-là. L’ancien Premier ministre s’est vu décerner mardi le prix «Press club, humour et politique» 2023 pour un trait d’esprit sur la transformation de son apparence physique du fait de maladies auto-immunes. «Si vous pensez qu’il faut être un playboy en France pour être élu, j’ai quand même quelques contre-exemples», avait déclaré le maire du Havre et président d’Horizons, sur TMC en mars.
Et encore…
Le sénateur du Tarn Philippe Folliot prépare une liste pour les européennes estampillée «Ruralités». «Je veux éviter que tout tourne autour de l’immigration ou d’un référendum anti-Macron», commente-t-il auprès de France 3. Certains vont même jusqu’à imaginer un ticket avec… Jean Lassalle, d’autant que l’ancien candidat à la présidentielle était, vendredi dernier, en tournée dans le Tarn. Coïncidence ? Peut-être pas. Mais ça serait oublier un peu vite l’enquête préliminaire pour viol et agression sexuelle qui vise Lassalle.