Menu
Libération
A chaud

Fin du couvre-feu et du port du masque : les annonces de Jean Castex sur la suite du déconfinement

Déconfinementdossier
A la sortie du Conseil des ministres, le Premier ministre a annoncé l’accélération du calendrier de déconfinement avec la levée du couvre-feu au 21 juin et la fin de l’obligation du port du masque en extérieur dès jeudi.
Le Premier ministre, Jean Castex, à la sortie de l'Elysée, le 9 juin. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 16 juin 2021 à 13h35

«Nous vivons un moment important, un moment heureux de retour à une forme de vie normale.» Revenu d’un isolement de sept jours (il était cas contact de son épouse), Jean Castex a annoncé ce mercredi la levée du couvre-feu dès le 21 juin et la fin du port du masque obligatoire en extérieur dès jeudi. Les dérogations pour les uns et la sévérité pour les autres, c’est bientôt fini. La «mansuétude» le mardi, mais pas le reste de la semaine, aussi. La fin du couvre-feu survient «dix jours avant la date prévue», plastronne le Premier ministre. Selon le calendrier, initialement présenté par Emmanuel Macron en avril, la levée totale du couvre-feu était fixée au 30 juin. Certaines villes ou département auront vécu 230 jours de couvre-feu d’affilée.

«Si cette mesure répondait à un vrai besoin pour accompagner la fin de la troisième vague, les très bons résultats enregistrés ces derniers jours ne le justifient plus, a affirmé le Premier ministre. La situation sanitaire s’améliore plus vite que nous l’avions espéré.» Effectivement, si l’épidémie n’est toujours pas derrière nous et que la menace des variants reste bien présente, les derniers chiffres montrent une situation sanitaire s’améliorant très nettement.

Le nombre de nouveaux cas quotidiens se situe désormais sous la barre des 4 000 contaminations. Dans les hôpitaux, les services de réanimation ne sont plus en tension : moins de 2 000 patients étaient hospitalisés en réa à la date de mardi soir. Côté vaccination, les objectifs fixés par le gouvernement sont remplis : plus de 30 millions de Français ont reçu au moins une dose quand ils sont plus de 16,5 millions à être totalement immunisés. Dorénavant, le nouveau but du gouvernement est d’atteindre les 35 millions de vaccinés avec deux doses fin août, dixit Castex. Mardi, le gouvernement avait annoncé réduire le délai entre deux doses de vaccin Pfizer ou Moderna.

Revirement

Pourtant, il y a quelques jours encore, on n’envisageait aucune modification du calendrier du côté de l’exécutif. «La situation s’améliore, la vaccination avance […] mais le virus est toujours là, la pandémie existe encore, donc il y a besoin de respecter les mesures sanitaires», assurait la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa sur Europe 1. Un message qui avait pu être brouillé par le «deux poids deux mesures» ressenti par beaucoup face à la dérogation accordée au public de la demi-finale d’anthologie Nadal-Djokovic à Roland-Garros, autorisé à suivre le match jusqu’à sa fin au-delà de 23 heures, pendant que sur les Invalides plusieurs dizaines de jeunes se faisaient déloger par un important dispositif policier.

Face à ce paradoxe, plusieurs voix, de Jean-Luc Mélenchon à Valérie Pécresse en passant par Xavier Bertrand, s’étaient élevées pour demander la levée du couvre-feu. «Plus personne ne comprend rien à la signification des consignes données», estimait le leader de La France insoumise. «Il faut que les conditions sanitaires soient réunies, et je pense qu’elles le sont», affirmait quant à elle la présidente de la région Ile-de-France, candidate à sa réélection. Pas de quoi convaincre le gouvernement.

Dans la catégorie «bonnes nouvelles», bien loin de la litanie de restrictions qui tombaient lors des conférences de presse hebdomadaires au plus fort de la troisième vague, le Premier ministre a également annoncé la fin de l’obligation du port du masque en extérieur dès jeudi. Il restera toutefois toujours en vigueur «dans certaines circonstances» comme dans les lieux bondés, les files d’attente, dans les stades, les marchés ou les regroupements. A l’intérieur en revanche, la règle ne change pas.

En modifiant son calendrier de déconfinement et en prenant des mesures tranchées, le gouvernement s’évite bien des casse-tête. Avec les beaux jours qui s’allongent, l’Euro de football et l’envie de faire la fête des Français après plusieurs mois de semi-liberté, l’exécutif aurait pu opter pour des aménagements pour certaines dates précises comme la fête de la musique le 21 juin ou le match France-Portugal du 23. Des aménagements qui auraient pu ajouter du flou au flou, ou faire grandir un sentiment d’injustice pour certains. Avec la levée du couvre-feu, ces risques n’existent plus.