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Le billet de Thomas Legrand

Fin du droit du sol à Mayotte : comment le gouvernement s’enferme dans un piège

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A défaut de trouver une solution politique et sociale pour rétablir la sécurité sur l’île française de l’océan Indien, l’exécutif annonce vouloir toucher à la Constitution et mettre fin au droit du sol dans le département. Il y a pourtant très peu de chance que cela advienne.
Gérald Darmanin, à Kani-Keli (Mayotte), le 31 décembre 2022. (Gregoire Merot/AFP)
publié le 13 février 2024 à 9h53

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Petite leçon darmanienne : comment se piéger tout seul ? Autant institutionnellement que politiquement pour l’unique but de court terme : reprendre la main sur l’agenda des débats publics du moment, le temps d’une séquence. Certes, il faut trouver des solutions pour régler la situation dramatique de Mayotte. Et la gauche ne peut pas limiter son opposition à s’indigner de façon pavlovienne contre l’idée d’instaurer des règles de régularisation et d’acquisition de la nationalité différentes selon les territoires. Ce serait nier, et l’histoire et la géographie de ce département français. L’histoire, justement : revenons sur deux erreurs historiques qui ont conduit à cette situation. Erreurs qu’il est, convenons-en, bien plus facile de constater des décennies plus tard…

Eloignée et sous-dotée

La première est due à Valéry Giscard d’Estaing, qui a organisé des référendums d’indépendance séparés entre les Comores et Mayotte en 1974. Les Comores ont largement voté pour se séparer de la France alors que Mayotte a voulu rester française. Les deux auraient dû former un tout qu’il n’aurait pas fallu dissocier. Le préside