Après l’ultimatum, l’arme parlementaire. Un mois après avoir pressé le gouvernement de présenter un projet de loi de finances rectificative – ce qu’il a refusé –, les oppositions dégainent leurs motions de censure. Lors d’un débat sur la situation des finances publiques à l’Assemblée, fin avril, le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) avaient fixé un délai de trente jours pour la présentation d’un correctif budgétaire, après l’annonce par le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, d’un deuxième wagon de 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires cette année.
Les deux partis sont passé aux actes ce vendredi, déposant chacun une motion de censure. «Le budget reste une prérogative essentielle de l’Assemblée, la raison même de sa création lors de la Révolution française, a justifié mardi Eric Coquerel, président LFI de la commission des finances. Nous avons très clairement, d’après les chiffres, un nouveau budget, établi avec des artifices pour passer d’un point de vue réglementaire.» Socialistes, écologistes et communistes soutiennent la démarche. «Nous n’avons jamais manqué une occasion de voter une motion de censure qui permettait de sanctionner le gouvernement quand il commet des dénis de démocratie», a rappelé Benjamin Lucas, député des Yvel