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Le populisme bardellien est bien particulier, balisé, prudent, à mille lieues du populisme exubérant, débridé, braillard et briseur de codes classiquement pratiqué par les tribuns habituels du genre. Son style, ses mots, ses habits, ses références historiques, les ressorts de son propos n’ont rien à voir avec le dézingage en règle de la bienséance politique opérée par Donald Trump, Javier Milei, Jair Bolsonaro ou même Jean-Marie Le Pen avec ses «dérapages». Jordan Bardella, cintré dans son trois-pièces de banquier d’affaires, cultive une dédiabolisation, non plus seulement idéologique mais d’attitude. A défaut d’avoir les diplômes, il s’habille avec les uniformes des diplômés. Cette normalisation confine à l’imitation et au déguisement. Tous les tics de langage du discours politique le plus mainstream sont adoptés par le jeune candidat à Matignon. Ainsi il ne dit pas «je peux», mais «je suis en capacité» ; il ne dit pas «c’est grave» ou «c’est essentiel» mais «c’est existentiel»…
Les poncifs sémantiques du débat politique du moment sont insignifiants su