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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Fort avec les faibles, le gouvernement s’attaque encore aux chômeurs

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Serrer encore un peu plus la vis aux personnes sans emploi n’a rien de courageux. C’est même une solution de facilité, basée sur des arguments malhonnêtes, pour améliorer en vitrine les chiffres du chômage et plaire à l’électeur de droite et d’extrême droite.
40 % des personnes sans emploi touchent moins de 500 euros par mois et un tiers ne perçoit rien du tout. (Magali Cohen/Hans Lucas via AFP)
publié le 28 mai 2024 à 11h23

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Les chômeurs sont une cible facile, ils ne peuvent pas faire grève. Quand un gouvernement a pour projet de leur mener la vie encore plus dure, on assiste rarement à de grandes mobilisations en leur faveur. Alors que le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé ces derniers jours les grandes lignes de la prochaine réforme de l’assurance chômage – la troisième et la plus dure depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 –, on entend bien la gauche en campagne et les principales centrales syndicales crier au scandale. Mais au fond le pouvoir ne prend pas un grand risque en tapant sur les plus faibles, le tout au nom du dieu plein emploi, qu’il s’agit d’atteindre quel qu’en soit le prix social, et sous la pression des agences de notation, qui apprécient quand la France s’aligne sur les canons libéraux.

C’est navrant mais il est politiquement porteur de taper sur les chômeurs. Cela sonne doux aux oreilles de l’électeur de droite, qu’il vote Renaissance ou LR, mais aussi à celles des électeurs de l’extrême droite, bien plus libérale et antisociale qu’elle ne l’affiche en vitr