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Le billet de Thomas Legrand

«Français d’origine étrangère», la petite phrase révélatrice de Jordan Bardella

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D’apparence rassurante, la sortie du président du Rassemblement national, vendredi sur BFM, crée en réalité une distinction de citoyenneté au sein de la population française. Une déclaration à l’encontre des valeurs républicaines.
Jordan Bardella, lors de son premier déplacement de campagne dans le Loiret, le 14 juin 2024. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 15 juin 2024 à 9h08

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Jordan Bardella affirme, sur BFM, ce vendredi matin, que les Français d’origine étrangère qui «travaillent» et «respectent la loi n’ont rien à craindre» de l’arrivée probable du Rassemblement national (RN) au pouvoir dans trois semaines. Cette petite phrase pourrait, au premier abord, être mis sur le compte de la stratégie de dédiabolisation qui a abouti à la situation électoralement tout à fait avantageuse dans laquelle se trouve le parti de Marine Le Pen aujourd’hui. C’est d’ailleurs certainement dans le cadre de l’application de cette tactique que le futur possible Premier ministre l’a prononcée. Et pourtant, en la relisant avec en tête les principes républicains de base, cette phrase perd rapidement la saveur de la guimauve inoffensive qu’elle voulait dégager.

Statut des juifs et colonies

L’idée selon laquelle les Français d’origine étrangère qui travaillent et respectent la loi n’ont rien à craindre signifie, en creux, qu’il n’en va pas de même pour les Français d’origine étrangère qui ne travaillent pas ou ne respectent pas la loi. Or, en droit, «Français d’origine étrangère», ça n’existe pas. La dernière fois que c