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Libération
Le billet de Thomas Legrand

François Bayrou et le fantasme de la parole politique performative

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Le Premier ministre a tenté de créer, lundi 25 août, un moment de vérité entre le peuple, un homme et les circonstances. Mais n’est pas De Gaulle qui veut.
François Bayrou en conférence de presse à Paris, le 25 août 2025. (Denis Allard/Libération)
publié le 26 août 2025 à 20h43

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Il se dit que François Bayrou y croyait. Le fameux «trou de souris» pouvait être élargi et devenir un passage praticable. «Ça pouvait le faire», disait-il. Le Premier ministre comptait sur la puissance de son discours, sur le poids des mots dramatiques et la cohérence de celui que les Français connaissent depuis des décennies comme le parangon du sérieux budgétaire. Maintenant que nous sommes devant le «mur de la dette», les Français et une partie suffisante de leurs représentants au Parlement se rendraient bien à l’évidence.

Bref, François Bayrou croyait au caractère performatif de sa parole, c’est-à-dire à sa capacité à changer l’équation politique par son seul discours, sans rien plus céder sur le fond que la promesse d’une future négociation