Il est des sondages qui rassérènent. Et puis, il y a François Bayrou qui se délecte même des études d’opinion les plus plombantes. «84 % des Français, paraît-il, jugent que le gouvernement ne passera pas l’année», relevait-il mardi après-midi dans sa déclaration de politique générale, avant de blaguer, bravache : «Il m’arrive même de me demander où les 16 % restants trouvent la source de leur optimisme.» Contrairement aux apparences, le Premier ministre veut s’afficher en pleine forme à la tribune de l’Assemblée nationale, tout juste trahi par un tenace chat dans la gorge. Le centriste est bien dans les 16 %. Et si l’inextricable labyrinthe politique dans lequel il est coincé, sans majorité, était même… «un atout» ? «Quand tout va bien, on s’endort sur ses lauriers», fait-il mine se rassurer.
Vingt ans qu’il théorise la place du centre comme sésame pour s’extraire du clivage droite-gauche et remède à «nos passions politiques». Convaincu qu’on l’appellerait à Matignon quand tout serait presque fichu, lui qui se voit comme l’homme de la situation compte goûter «son» moment, br