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Analyse

François Bayrou face aux députés : déclaration d’inertie générale

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Gouvernement Bayroudossier
A l’Assemblée mardi, le Premier ministre a tenu un discours fidèle à ses convictions centristes et jugé décevant par des socialistes qui espéraient un geste significatif sur la réforme des retraites. Ecartelé entre les exigences contradictoires de la gauche, de la droite et du bloc central, le Béarnais espère tout de même convaincre les députés.
François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale, le 14 janvier 2025. (Albert Facelly/Libération)
publié le 14 janvier 2025 à 21h28

Il est des sondages qui rassérènent. Et puis, il y a François Bayrou qui se délecte même des études d’opinion les plus plombantes. «84 % des Français, paraît-il, jugent que le gouvernement ne passera pas l’année», relevait-il mardi après-midi dans sa déclaration de politique générale, avant de blaguer, bravache : «Il m’arrive même de me demander où les 16 % restants trouvent la source de leur optimisme.» Contrairement aux apparences, le Premier ministre veut s’afficher en pleine forme à la tribune de l’Assemblée nationale, tout juste trahi par un tenace chat dans la gorge. Le centriste est bien dans les 16 %. Et si l’inextricable labyrinthe politique dans lequel il est coincé, sans majorité, était même… «un atout» ? «Quand tout va bien, on s’endort sur ses lauriers», fait-il mine se rassurer.

Vingt ans qu’il théorise la place du centre comme sésame pour s’extraire du clivage droite-gauche et remède à «nos passions politiques». Convaincu qu’on l’appellerait à Matignon quand tout serait presque fichu, lui qui se voit comme l’homme de la situation compte goûter «son» moment, br