«Ni sain ni souhaitable.» Dans une interview au Parisien, François Bayrou juge ainsi le rassemblement du Rassemblement national en soutien à Marine Le Pen qui doit se tenir ce dimanche 6 avril à Paris après la condamnation lundi de la multi-candidate à la présididentielle.

«Manifestation… contre-manifestation… C’est aussi vieux que la République. Mais ce n’est ni sain ni souhaitable puisque nos institutions organisent à la fois la séparation des pouvoirs et la protection de la justice», juge-t-il. Marine Le Pen a été condamnée en première instance lundi à quatre ans de prison (dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique), une amende de 100 000 euros et surtout cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Une peine qui pourrait lui barrer la route pour l’Elysée.

Dans le même entretien, le Premier ministre s’est dit favorable à une fusion de son parti, le Modem, avec Renaissance, le parti fondé par Emmanuel Macron et dirigé depuis décembre par Gabriel Attal, qui organise ce dimanche 6 avril un meeting dans lequel interviendra le Premier ministre.

Interrogé par le Parisien sur un tel rapprochement, déjà évoqué vendredi 4 avril dans le Figaro par la présidente du conseil national de Renaissance, Elisabeth Borne, Bayrou a répondu : «Pendant toute ma vie politique, j’ai toujours défendu l’unité du centre. […] Chacun doit être assuré que ses valeurs, son histoire, ses convictions, sa sensibilité, ses intérêts matériels et moraux seront garantis quand nous aurons construit la nouvelle et si nécessaire organisation.»