La politique peut-elle encore être qualifiée de virile ? François Braun et Aurélien Pradié ont tous deux été repris sur leur utilisation de ce qualificatif. Lundi 27 février, sur France Inter, le ministre de la Santé a évoqué des négociations concernant la revalorisation des consultations des médecins libéraux. Au sujet de sa relation avec les syndicats de médecins, il affirme : «Le lien n’est pas rompu, nous discutons de façon virile mais correcte pour faire une référence au match de rugby d’hier [France-Ecosse, ndlr]».
Un adjectif qui passe mal auprès du Syndicat des médecins libéraux (SML). «Inconscient d’être dans un match de rugby, le SML négociait dans l’idée d’une co-construction de la convention, bénéfique aux patients parce qu’elle le serait aux médecins», a réagi l’organisation ce mardi. Avant de conclure avec humour : «Si c’est l’aspect “viril” qui a mené à cette parodie de négociations, le SML rappelle qu’il a élu à sa tête une chirurgienne parfaitement capable de pratiquer l’ablation de tout appendice dépassant du corps et qui aurait pu perturber le processus de négociations. Cette possibilité vaudra d’ailleurs pour toute nouvelle tentative institutionnelle de “viriliser” les débats.» Pan sur le bec, ou plutôt sur la…
Ce mardi toujours et encore sur France Inter, c’est au tour d’Aurélien Pradié, député LR du Lot, d’utiliser la même expression. Interrogé sur une altercation avec le député Horizons Laurent Marcangeli, le dirigeant de droite a reconnu «une discussion virile, d’homme à homme». Les auditeurs de la radio publique n’ont pas laissé passer la phrase. «Il faut arrêter ces discours sexistes», s’est ému un auditeur. «Franchement, que tout le monde se détende un peu dans ce pays. On ne va pas à chaque fois qu’on utilise une expression qui a été utilisée par des générations et des générations, qui est une expression que j’utilise tous les jours, en faire un procès d’intention», s’est défendu Aurélien Pradié. Le député LR a néanmoins été contraint de se dire «désolé» si ses mots ont «choqué».