Menu
Libération
Le portrait

François de Rugy, se serrer la pince

Article réservé aux abonnés
Rencontre au Palais-Bourbon, avec l’ex-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Ecologie de Macron qui se remet, sans se renier ni se flageller, de l’affaire des homards ayant causé sa chute.
François de Rugy, à Paris le 27 octobre. S’il a eu une jeunesse «fundi» (fondamentaliste), il affirme avoir toujours eu une fibre «realo» (réaliste). (Albert Facelly/Libération)
publié le 5 novembre 2021 à 17h59

Ses chaussettes sont une ode au phare du Créac’h. Les chevilles dégonflées de François de Rugy arborent la silhouette de l’édifice qui brille dans la nuit pour détourner les porte-conteneurs des rivages d’Ouessant. Cette revendication d’appartenance à l’autre bout du monde jure avec le tombé impeccable de son costume bleu, celui qui sied aux politiques décravatés qui avaient un avenir avant de tomber de haut. Cela jure aussi avec l’agréable minois enfariné de fond de teint de ceux qu’on maquille pour les télés. Redevenu simple député nantais, Rugy reçoit dans son bureau blanc du Palais-Bourbon. On ne sait trop si la nostalgie des honneurs perdus le saisit quand il regarde de l’autre côté de la cour, vers l’hôtel de Lassay, où il fut maître des lieux. Au début de la législature Macron, il a présidé l’Assemblée nationale avant de reprendre le ministère de l’Ecologie, abandonné par Hulot. Il a, ensuite, dû démissionner après s’être vu reprocher des dîners fastueux avec invités, grands crus dispendieux et homards rouge vif. La transparence et l’exemplarité que lui-même exigeait de ceux qui gouvernent lui sont retombées sur le nez. Et cela de façon assez violente, tant l’époque mord les basques des élus négligents et éblouis. Vengeresse, elle s’y accroche avec une chiennerie rogue, surtout quand elle peut mordre dans des symbole