A l’unisson du reste du PS, l’ancien président de la République, François Hollande, a fortement critiqué ce jeudi 17 juillet les orientations présentées par François Bayrou en vue du budget 2026, mais a laissé la porte ouverte à des discussions. «Si le gouvernement veut écarter le risque de la censure, il doit réviser profondément ce budget. Il doit bouger et chercher des compromis», a estimé l’ancien chef de l’Etat dans un entretien au Monde, deux jours après les annonces chocs de François Bayrou sur un plan d’économies de 43,8 milliards d’euros.
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Pour que les socialistes s’abstiennent de voter la chute du chef du gouvernement, le député de Corrèze liste quatre conditions : «une augmentation de la fiscalité sur les hauts patrimoines, qu’il s’agisse du principe de la taxe Zucman ou du rétablissement d’un impôt modernisé sur la fortune». Il demande ensuite de «revenir sur certaines aides aux entreprises et notamment sur les exonérations de cotisations sociales qui représentent plus de 70 milliards d’euros contre 35 milliards à la fin de mon quinquennat».
Le socialiste appelle par ailleurs à «protéger les revenus des plus faibles, c’est-à-dire les petites retraites et les prestations familiales» ainsi qu’à «préserver les aides aux collectivités locales pour soutenir l’équipement du pays».
Trouver un budget avant de penser à la censure
Déjà défavorable - mais minoritaire au sein de son groupe - à la dernière censure déposée par les socialistes sur les retraites, l’ancien président préférerait qu’on n’en arrive pas à la chute du gouvernement Bayrou. Selon lui, sans budget, la France «entrera dans une double instabilité, financière car les marchés seront cruels, et politique avec le spectre d’une nouvelle dissolution. Qui a vraiment intérêt à ce désordre ?». Mais «l’esprit de responsabilité ne revient pas exclusivement à l’opposition. C’est d’abord à l’exécutif d’en faire la démonstration», juge François Hollande.
Le locataire de Matignon est sur la corde raide pour faire adopter son plan de rigueur budgétaire et échapper à la censure à l’automne, mais le gouvernement veut croire qu’il existe des marges de négociation, notamment du côté des socialistes. Le RN, qui a «sauvé» Bayrou au moment de la motion sur les retraites, a cette fois annoncé sa volonté de le censurer.