Menu
Libération
Interview

François Ruffin: «Jusqu’ici, nous ne parvenons pas à muer en espoir la colère des “fâchés pas fachos”»

Article réservé aux abonnés
Mélenchon candidat à la présidentielle 2022dossier
Les résultats de Jean-Luc Mélenchon au premier tour provoquent chez le député picard un sentiment mêlé de fierté et de frustration de n’avoir pas su convaincre la France dite «périphérique». C’est pourtant dans les campagnes populaires que se trouve, selon lui, la clé pour un jour enfin «jouer la finale».
François Ruffin au QG de Jean-Luc Mélenchon, au Cirque d'hiver à Paris, dimanche 10 avril. (Libération)
publié le 13 avril 2022 à 18h00

François Ruffin ne croyait pas vraiment en la qualification de Jean-Luc Mélenchon pour le second tour. Le député picard est un pessimiste : il voit tout en noir en espérant secrètement le soleil. Il s’est jeté le lendemain du premier tour dans les cartes des résultats pour noter les forces et les faiblesses du candidat de l’Union populaire. Il note les progressions dans les grandes villes et les quartiers populaires, mais aussi le recul dans la France qu’on appelle périphérique. Avec le «député reporter» – qui lance sa campagne législative le samedi 30 avril avec le duo d’humoristes Shirley et Dino –, on a échangé au téléphone pour parler de l’avenir, notamment de la lutte contre le RN de Marine Le Pen.

Dimanche soir, à la tombée des résultats et l’élimination, malgré les 21,95 %, de Jean-Luc Mélenchon, quel a été votre premier sentiment ?

D’abord de la fierté, la fierté du chemin parcouru. Je me suis dit : l’histoire continue, le fil n’est pas rompu. Parce que, sans Jean-Luc Mélenchon, sans nous avec lui, après les années Hollande, après sa créature Macron, la gauche pourrait être liquidée, enterrée. Nous avons ramassé un drapeau en guenille, et regardez maintenant comme il brille. C’est cette fierté que j’ai éprouvée pendant toute la campagne, avec des milliers de personnes dans les meetin