François Ruffin ne croyait pas vraiment en la qualification de Jean-Luc Mélenchon pour le second tour. Le député picard est un pessimiste : il voit tout en noir en espérant secrètement le soleil. Il s’est jeté le lendemain du premier tour dans les cartes des résultats pour noter les forces et les faiblesses du candidat de l’Union populaire. Il note les progressions dans les grandes villes et les quartiers populaires, mais aussi le recul dans la France qu’on appelle périphérique. Avec le «député reporter» – qui lance sa campagne législative le samedi 30 avril avec le duo d’humoristes Shirley et Dino –, on a échangé au téléphone pour parler de l’avenir, notamment de la lutte contre le RN de Marine Le Pen.
Dimanche soir, à la tombée des résultats et l’élimination, malgré les 21,95 %, de Jean-Luc Mélenchon, quel a été votre premier sentiment ?
D’abord de la fierté, la fierté du chemin parcouru. Je me suis dit : l’histoire continue, le fil n’est pas rompu. Parce que, sans Jean-Luc Mélenchon, sans nous avec lui, après les années Hollande, après sa créature Macron, la gauche pourrait être liquidée, enterrée. Nous avons ramassé un drapeau en guenille, et regardez maintenant comme il brille. C’est cette fierté que j’ai éprouvée pendant toute la campagne, avec des milliers de personnes dans les meetin