Depuis quelques mois, autour de l’Assemblée nationale, on peut apercevoir François Ruffin attablé avec des élus de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Le député insoumis était plutôt du genre solitaire, un sandwich englouti dans son bureau. Mais il s’est fixé pour objectif de «passer de l’individuel au collectif». «Il a fait un virage collectif avec la Nupes oui, mais avec La France insoumise, peut mieux faire, sourit un député du mouvement dans un coup de griffes. Il veut être candidat, très bien, il faut se préparer. Mais ce sera d’abord le candidat LFI, donc il doit faire attention.» Le nom de Ruffin a depuis longtemps le pouvoir de faire se lever au ciel des yeux d’insoumis. Trop «égocentré», dit-on dans cette organisation, où l’on a du mal avec ceux qui dépassent un peu du rang.
Reportage
Depuis qu’il déplore l’échec de la gauche dans la France périphérique et les classes populaires, qu’il juge délaissées au profit des centres-villes et des quartiers, il irrite d’autant plus . «Il n’a pas arrangé son cas à l’intérieur du groupe», grince un député insoumis. «A chaque fois que je parle de Ruffin aux insoumis, je sens que ça les tend, racontait un socialiste cet hiver. Il veut opérer un changement de position stratégique, et en plus il a la hype, donc ça agace.»
Les «baisers de l’ours»
«Il a fait une bonne rentrée, les autres en ont peur, nous disait Jean-Luc Mélenchon en juillet. Pour l’instant, c’est notre meilleur atout, ma