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De façon certes plus poussive que par le passé, la plupart des partis politiques – la gauche en tête et la droite aux abonnés absents – ont constitué par les désistements de très nombreux candidats ce qu’on continue d’appeler un front républicain contre le Rassemblement national (RN). C’était une condition nécessaire mais pas suffisante pour empêcher Jordan Bardella d’entrer à Matignon et l’extrême droite de prendre en main l’appareil d’Etat avec sa proposition politique xénophobe et son tropisme illibéral de nature à affaiblir nos institutions et à abîmer en profondeur l’Etat de droit. C’est maintenant aux citoyens hostiles au RN, majoritaires dans le pays, de se mobiliser en masse dimanche prochain. Car en face, il y a tout lieu de penser que les électeurs ayant choisi l’extrême droite au premier tour seront au moins aussi nombreux à faire le même choix ce dimanche.
Ce front humaniste et démocrate, que ces contempteurs brocardent en honteuse «tambouille politicienne», doit être revendiqué avec fierté non pas comme une alliance de la carpe et du lapin – il ne s’agit pas de défendre un programme commun, qui serait par nature absurde, rassemblant de LFI aux macronistes – mais comme un sursaut collectif au nom de valeurs communes. Faire barrage, au-delà de