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Le billet de Thomas Legrand

Front populaire : la gauche devrait s’inspirer de son passé

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Elections législatives 2024dossier
Face à un macronisme sans passé et un RN à la genèse honteuse, la gauche peut puiser dans son héritage pour s’unir autour d’un «Front Pop», terme riche de la mémoire de toutes ses valeurs.
Défilé du 14 juillet 1935 au cours duquel fut prêté le serment du Front populaire, place de la Bastille à Paris. (© Roger-Viollet)
publié le 10 juin 2024 à 15h01

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Ce terme est le bon parce qu’il prend la mesure du moment dramatique qu’ouvre cette campagne. Et aussi parce qu’il rappelle, au-delà des spécificités historiques et sociales pour lesquelles il serait anachronique de faire un parallèle trop appuyé avec la situation d’aujourd’hui, que la gauche peut, dans les moments critiques, se référer sans honte à son passé. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes pour le camp qui lutte contre le conservatisme. Il ne s’agit pas de remuer la nostalgie mais simplement de constater que le passé de la gauche d’aujourd’hui – toute divisée soit-elle – peut même être une réserve d’énergie symbolique pour la campagne éclair qui s’ouvre. Le monde, la France et les partis et les syndicats de la gauche de 2024 ne sont certes pas les mêmes qu’en 1936. L’extrême droite non plus d’ailleurs. Mais 36 a fourni un terme, un concept inaltérable. Ce vocable, «Front pop», devenu mythique pour tous ceux qui estiment que la gauche, concentre, en elle-même, l’histoire du courant progressiste français, qui prend ses racines dans les Lumières du XVIIe siècle, la Grande Révolution de 1789,