Elisabeth Borne et Gabriel Attal s’avancent, mardi 9 janvier après-midi, sur le perron rouge de Matignon, jusqu’aux micros qui trônaient dans la cour depuis le matin. Côte à côte, ils tremblent un peu – le froid, l’émotion ou le stress. Chacun tient ses notes que, cette fois, l’ancienne cheffe du gouvernement regarde à peine. L’un et l’autre se donnent du «Monsieur le Premier ministre, cher Gabriel», «Madame la Première ministre, très chère Elisabeth». A chacun son champ lexical qui dessine, au fil de la passation de pouvoir, leur profil et leur tempérament réciproques. «Détermination, exigence», «choix du dialogue» et du travail «sans relâche» ni «coup d’éclat», trace Elisabeth Borne. «Fière du travail accompli» au lendemain d’une démission remise à contrecœur, celle qui compte occuper son siège de députée du Calvados dit n’avoir «tremblé devant aucun obstacle».
«Audace», «mouvement», «énergie», fait clignoter son successeur, le plus jeune Premier ministre de la Ve République, nommé à l’âge de 34 ans, comme Attal l’a souligné, par le plus jeune Président. A deux reprises, ce pur produit du macronisme, qui lui doi