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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Gabriel Attal : à Matignon, vous êtes cernés

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Tout juste nommé, le plus jeune Premier ministre de la Ve République porte déjà sur son visage des lourds signes de fatigue, nouvelle illustration de la broyeuse que constitue le poste dans un régime hyperprésidentiel.
Gabriel Attal, lors de sa déclaration de politique générale, à l'Assemblée le 30 janvier. (Sarah Meyssonnier /Reuters)
publié le 5 février 2024 à 9h22

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Le jeune premier au teint frais a perdu de sa superbe. Lui qui a confié ne dormir que quelques heures – message ô combien vieux jeu – porte déjà sur son visage les stigmates de l’enfer de Matignon, un lieu où les décisions se prennent à la pelle à n’importe quelle heure ou presque du jour et de la nuit. Sous ses yeux sombres, on découvre désormais des valises dignes d’un insomniaque chronique sous pression. Lesté du boulet Amélie Oudéa-Castéra, confronté à une première grosse crise avec la colère dans le monde agricole à laquelle il a fallu répondre en urgence, privé comme Elisabeth Borne de majorité absolue à l’Assemblée nationale, multipliant les déplacements au motif de nourrir son action du terrain mais surtout pour s’y montrer au contact du fameux «réel», Gabriel Attal a pris mille ans en quelques semaines. C’est la loi du genre mais sur lui, cela se voit particulièrement.

Auxiliaire en chef

On se souvient de la façon dont les cheveux d’un Barack Obama ou d’un Nicolas Sarkozy