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Enquête

Gabriel Attal et Emmanuel Macron, les dessous d’un divorce politique

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Six mois après la dissolution, la relation est polaire entre l’éphémère Premier ministre et le président de la République. Macron déplore un «manque de loyauté», Attal admet face à «Libé» «sa frustration». Récit de deux années et demie qui ont mené à une rupture brutale, laissant place à toutes les ambitions.
Gabriel Attal lors du débat télé avant les législatives, le 25 juin. (Denis Allard/Libération)
publié le 10 janvier 2025 à 14h56

Il faut lire dans les silences de Gabriel Attal, les quelques éclats de rire nerveux ou encore dans sa façon de tirer sur sa cigarette électronique pour gagner quelques secondes avant de souffler. «Je ne suis pas sûr que ça passionne les gens», évacue-t-il quand on évoque l’ampleur de la faille qui s’est creusée entre Emmanuel Macron et lui. Cet après-midi de janvier, dans son bureau perché au 7e étage du siège du parti Renaissance qu’il dirige désormais, Libération pose en préambule des questions pourtant simples : «Vous vous parlez souvent avec le Président ?» Il se marre : «Je ne sais pas, demandez à l’Elysée.» «Il vous a déçu, le Président ?» : «Ce n’est pas intéressant», ou bien : «Ça va comment, avec lui ?» Réponse : «Je n’ai jamais eu de problème avec lui, c’est plutôt à l’Elysée qu’il faut demander comment ça va avec moi.»

Disons-le alors, la relation entre les deux hommes est polaire. Et Emmanuel Macron pas tendre avec son ancien protégé de 35 ans à qui il reproche «un manque de loyauté», persuadé qu’il «vise une présidentielle anticipée». Sa fin, en somme, quel sacrilège. Quoi qu’en dise Gabriel Attal, l’histoire de cette rupture avec celui qu’il a rejoint parmi les premiers en 2016 raconte beaucoup de l’agonie du pouvoir.