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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Gabriel Attal et la maladie de l’homme providentiel

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En annonçant pompeusement avoir «une histoire à écrire avec les Français», l’ex-Premier ministre de 35 ans cède au narcissisme présidentiel qui dégrade notre vie publique.
L'ancien Premier ministre Gabriel Attal, à Matignon le 19 septembre 2024. (Sarah Meyssonnier/Reuters)
publié le 25 septembre 2024 à 7h27

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«J’ai une histoire à écrire avec les Français.» Misère ! Comment un jeune responsable politique d’un mouvement qui prétendait, il n’y a pas encore si longtemps, rénover la politique peut-il prononcer une phrase aussi datée et pour tout dire aussi déplacée ? Cette phrase, tirée d’une longue interview accordée par Gabriel Attal au Point du 19 septembre, juste après la passation de pouvoir entre le plus jeune Premier ministre et le plus âgé, fleure bon la tradition de l’homme providentiel et du présidentialisme personnaliste. Si Gabriel Attal veut se présenter à l’élection présidentielle, qu’il travaille avec son mouvement à élaborer une doctrine, qu’il inscrive son action dans une démarche collective et qu’il fasse valider sa candidature – dans deux ans, par exemple – par l’instance, l’organisation politique dans laquelle il aura inscrit son action et sa réflexion. Mais nous annoncer tout de go à la fin d’une interview qu’il a une histoire