Après l’abaya à l’école, Gabriel Attal s’attaque au port du voile chez les jeunes. Le parti Renaissance, dirigé par l’ancien locataire de Matignon, ne veut pas être en reste, et a versé ce mardi 20 mai son écot au débat sur l’«entrisme» islamiste que priorise le gouvernement dans un rapport à paraître ce mercredi, sous la forme d’une série de propositions autour de l’islam politique.
Parmi les pistes du parti présidentiel, une interdiction du port du voile dans l’espace public pour les mineures de moins de quinze ans ou encore le vote d’une «deuxième loi séparatisme» après celle adoptée en 2021, indique l’AFP, confirmant une information du Parisien.
Ces annonces ont été rendues publiques la veille de la publication d’un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement. Un texte qui pointe une «menace pour la cohésion nationale» avec le développement d’un islamisme «par le bas», au niveau des municipalités. Le rapport, qui documente ce que l’Elysée et Bruno Retailleau qualifient de «menace», doit être examiné ce mercredi en Conseil de défense.
Reportage
Les auteurs du rapport s’inquiètent notamment d’une «rigorisation de la pratique religieuse», avec une «explosion du nombre de jeunes filles portant une abaya et l’augmentation massive et visible de petites filles portant le voile». Un phénomène qui touche des jeunes filles «parfois [âgées de] 5-6 ans». La mouvance semble «apparaît soutenu par un puissant réseau wahhabo-salafiste», note aussi le texte.
Renaissance plaide pour la création d’un «délit de communautarisme»
En conséquence, le parti Renaissance propose «pour les mineurs de moins de 15 ans, d’interdire le port du voile dans l’espace public, notamment car cela porte gravement atteinte à l’égalité homme-femmes et à la protection de l’enfance».
Le parti de Gabriel Attal, qui tiendra lundi une convention thématique sur les questions régaliennes, souhaite notamment instaurer «un délit de contrainte au port du voile contre les parents qui contraindraient leurs jeunes filles mineures à porter le voile».
Renaissance préconise également l’adoption d’une «deuxième loi séparatisme appelée loi contre l’entrisme islamiste», après celle adoptée en 2021, portée par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin. «Cette loi a été une pierre fondamentale et c’est la première fois que l’Etat s’est attaqué de manière aussi claire à ce défi», détaillent des membres de Renaissance auprès du Parisien.
Ce nouveau texte visera ainsi à instaurer un «délit de communautarisme qui complétera le délit de séparatisme», «sanctionnant l’appel à refuser les lois de la République ou la volonté d’imposer dans un territoire ou une association des règles contraires à celles de la République».