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Gabriel Attal à Matignon : «Macron junior», «tout change pour que rien ne change»... Les oppositions pas tendres avec le nouveau Premier ministre

Après de longues heures d’attente, l’Elysée a confirmé ce mardi 9 janvier la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre. Du côté de l’opposition de gauche, on pointe un nouveau Premier ministre fantoche, la droite l’attend au tournant.
Gabriel Attal, le 13 septembre 2022 à Paris. (Denis Allard/Libération)
publié le 9 janvier 2024 à 13h18
(mis à jour le 9 janvier 2024 à 13h53)

Ça a pris plus de temps que prévu, mais cette fois ça y est. Gabriel Attal est bien le nouveau Premier ministre d’Emmanuel Macron. Après de très longues heures d’attente, l’Elysée a confirmé ce mardi 9 janvier la nomination du ministre de l’Education nationale à Matignon. A 34 ans, le macroniste de la première heure remplace Elisabeth Borne, poussée à la démission lundi après avoir dirigé l’équipe gouvernementale pendant près de vingt mois.

Olivier Faure : «Macron se succède à lui-même»

Quelques minutes après l’annonce, la première réaction politique est venue de Jean-Luc Mélenchon. Sur X, le leader insoumis et ancien ministre a estimé qu’avec la nomination de Gabriel Attal à Matignon, «la fonction de Premier ministre disparaît» au profit d’un «porte-parole», poste qu’il a occupé lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. L‘ancien candidat à la présidentielle vise au passage le président de la République, assurant que «le monarque présidentiel gouverne seul avec sa cour. Malheur aux peuples dont les princes sont des enfants».

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a lui aussi égratigné le nouveau Premier ministre sur X, affirmant qu’«Emmanuel Macron se succède donc à lui-même». Et de citer une célèbre maxime du film le Guépard de Visconti : «Il faut que tout change pour que rien ne change…» Plus tôt dans la matinée, avant sa nomination, la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, avait lors d’une conférence de presse qualifié Gabriel Attal de «M. Macron junior, qui s’est spécialisé dans l’arrogance et le mépris», dénonçant notamment sa volonté de «mettre la jeunesse au pas en défendant le service national universel».

Sylvain Maillard promet des «alliés loyaux»

L’écho de la nomination de Gabriel Attal n’est évidemment pas la même au sein de la majorité (relative) présidentielle. Sur X, le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Sylvain Maillard, a félicité le nouveau Premier ministre, se déclarant «sûr» de la capacité du nouveau chef du gouvernement à «porter fidèlement notre projet et incarner les valeurs qui sont les nôtres». Maillard a par ailleurs promis que les députés Renaissance «seront des alliés loyaux et exigeants», dans un contexte où le groupe parlementaire macroniste avait fini fortement divisé au moment du vote de la loi immigration, le 19 décembre.

Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau dit, de son côté, attendre les actes pour juger le remplacement d’Elisabeth Borne. «Il sera un bon Premier ministre s’il parvient à mener une bonne politique pour la France : une politique de redressement des comptes publics, de retour de l’autorité et de reconstruction de nos services publics effondrés. Mais il faudrait pour cela une rupture profonde avec le macronisme. Gabriel Attal en a t’il le profil et la volonté ? Réponse dans les mois à venir», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

Selon la patronne du Rassemblement Marine Le Pen, les Français ne peuvent «rien» espérer «de ce 4e Premier ministre et de ce 5e gouvernement en sept ans». Sur X, elle dénonce «un ballet puéril des ambitions et des egos». L’extrême droite n’avait de toute façon pas attendu l’officialisation de la nomination d’Attal pour l’égratigner. Ce mardi matin, sur RTL, le maire RN de Perpignan Louis Aliot estimait que le nouveau locataire de Matignon avait «piqué leurs idées et est populaire pour cela». Comme lorsque ministre de l’Education nationale, il avait tenté d’incarner l’ordre et l’autorité en annonçant par exemple l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires.

Mise à jour à 13 heures 52 avec les réactions de Marine Le Pen et de Bruno Retailleau.