Un symbole «d’audace et de mouvement». Voilà comment Gabriel Attal voit sa nomination à Matignon. Ce mardi 9 janvier, vers 15 heures, le nouveau Premier ministre d’Emmanuel Macron a prononcé ses premiers mots lors de sa traditionnelle passation de pouvoir avec Elisabeth Borne. Les mains tremblantes, les yeux rivés sur ses fiches, l’ancien ministre de l’Education nationale a promis «d’emmener avec [lui] à Matignon la cause de l’école». «Je réaffirme l’école comme étant la mère de nos batailles, celle qui doit être au cœur de nos priorités et à qui je donnerai tous les moyens», a-t-il promis. Sur le perron de ses nouveaux bureaux, Attal n’a pas manqué de vanter le bilan de ses 5 mois rue de Grenelle, rappelant avoir pris des «décisions fortes» sur l’abaya, la laïcité ou sur le harcèlement scolaire.
A côté d’Elisabeth Borne, Gabriel Attal dit avoir «conscience du contexte dans lequel [il prend ses fonctions]». «Trop de Français doutent encore, de notre pays, d’eux-mêmes, de notre avenir, a-t-il poursuivi. Je pense en particulier aux classes moyennes, cœur battant de notre pays, artisans de la grandeur et de la force de notre nation.» Désormais à Matignon, le nouveau Premier ministre se fixe deux objectifs : «garder le contrôle de notre destin et libérer [le] potentiel français». Comprendre «lutter pour la maîtrise de notre modèle social, agir pour la solidarité entre les Français, pour le renforcement [des] services publics en premier lieu de l’hôpital, ou encore renforcer [la] souveraineté nationale, celle de l’Europe en maîtrisant mieux l‘immigration». Pour s’afficher comme un Premier ministre déjà au travail, l’ancien ministre du Budget a annoncé qu’il réunirait les «forces vives du pays» dans la semaine.
«Tant reste encore à faire»
«Pour les années à venir, tant reste encore à faire», estime le nouveau Premier ministre. «C’est la tâche à laquelle je consacrerais toute mon énergie : poser des diagnostics clairs sans jamais mentir aux Français, dire la vérité, agir sans attendre», telle sera son action à la tête du gouvernement, promet-il. Pour cela, Gabriel Attal dit pouvoir s’appuyer sur le travail effectué par ses prédécesseurs Edouard Philippe, Jean Castex et Elisabeth Borne, tous les trois nommément cités. «Tu as été une Première Ministre d’action et de courage. Ton histoire personnelle et tout autant que ton éthique politique ont fait de toi un exemple», a-t-il lancé à Borne.
Avant Gabriel Attal, la désormais ex-Première ministre poussée vers la sortie par Emmanuel Macron a, elle aussi, vanté son bilan. Elisabeth Borne estime «avoir tenu le cap» et se dit «fière du travail accompli». «J’ai travaillé sans relâche sans chercher des coups d’éclat. […] J’ai cherché à apporter des résultats rapides et tangibles. C’est ma méthode d’action et je l’assume», a-t-elle affirmé. Après avoir annoncé qu’elle siégerait bien à l’Assemblée nationale comme députée du Calvados, la future parlementaire a tenu à conclure par un mot «à toutes les petites filles» à qui elle s’était adressée lors de sa nomination en 2022. «Allez au bout de [votre] rêve, leur a-t-elle lancé. Je pense que mon parcours démontre quelle que soit son histoire que tout est possible. […] Je dis à toutes les femmes tenez bon, l’avenir vous appartient.»
A 34 ans, Gabriel Attal est devenu ce mardi midi le plus jeune Premier ministre de la Ve République. Après de longues heures de tergiversation, l’Elysée a finalement confirmé dans un communiqué que l’ancien ministre de l’Education nationale remplaçait Elisabeth Borne à Matignon. Désormais installé rue de Varenne, Attal est «chargé de former un gouvernement» par le chef d’Etat comme l’exige le protocole. En attendant l’annonce de la composition de l’équipe gouvernementale, qui devrait intervenir dans les prochains jours, le nouveau Premier ministre doit faire son premier déplacement de terrain dès ce mardi après-midi. Il est attendu dans le Pas-de-Calais où d’importantes inondations sont venues bouleverser le quotidien des habitants ces derniers jours.