Dans la cour de l’Assemblée nationale, deux hommes sont assis sur un banc. Ce 5 novembre, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a implosé depuis trois semaines, mais Manuel Bompard, député et coordinateur de La France insoumise, et Philippe Brun, député socialiste, se parlent encore, comme tant d’autres. Pendant plus d’une heure, les deux hommes discutent de l’échec de l’alliance, qui reposait largement sur l’attelage de leurs deux formations, désormais séparées. Mardi, devant ses députés, le patron du PS, Olivier Faure, a officialisé l’évidence, reconnaissant qu’il n’y aurait pas de reprise de la Nupes telle qu’on l’a connue, après le «moratoire» décidé mi-octobre par son parti.
Ce jour-là à l’Assemblée, Bompard et Brun se racontent donc leur nouvelle vie : chacun de son côté, et tous dans la lessiveuse. Depuis l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, le 7 octobre, et ses conséquences politiques en France, les socialistes sont persuadés d’être restés du «bon» côté, mais avancent sans boussole vers un avenir incertain