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Comment qualifier ce qui se passe à Gaza ? Il s’agit d’un massacre. La communauté internationale dans son large ensemble condamne l’ampleur et la violence inouïe qui s’abat sur cette bande de terre surpeuplée. Mais qualifier ce massacre au-delà du mot qui suggère simplement (et c’est déjà énorme) un nombre de victimes scandaleusement élevé, ne suffit plus. Jusqu’ou aller ? Les termes «crimes de guerre», «génocide», «crimes contre l’humanité», s’ils étaient utilisés, entraîneraient logiquement un bannissement de l’Etat d’Israël et un processus de poursuite devant la justice internationale, dont les Etats-Unis et nombre de démocraties occidentales ne veulent pas entendre parler. Dès lors, le débat sur les mots est piégé et les puissances occidentales en sont réduites, assez pathétiquement, à exhorter le gouvernement israélien à modérer sa réponse militaire.
Celui-ci, extrémiste et religieux, n’en fait rien. S’entendre sur les mots est aujourd’hui difficile parce que, depuis deux mois maintenant, trois communautés de pensée se forment et adoptent chacune un champ lexical avec ses termes ma