Après la dissolution qui «a tué la majorité» selon Edouard Philippe et les conseillers élyséens qualifiés de «cloportes» par Bruno Le Maire, l’ambiance en macronie se dégrade à vitesse grand V. En campagne dans le Nord, Gérald Darmanin a lui-même annoncé ce vendredi 21 juin qu’il ne devrait probablement plus être ministre de l’Intérieur à l’issue des élections législatives le 7 juillet, auprès de France Inter puis de l’Agence France presse.
«Si jamais je devais être battu comme député, évidemment je ne continuerais pas à être ministre, c’est normal. Quand on fait de la politique, il faut être élu», a-t-il posé en préambule. Ensuite, «si jamais le RN ou LFI venaient à l’emporter, je ne serai en aucun cas ministre de l’Intérieur, même pour quelques semaines supplémentaires», a poursuivi Gérald Darmanin. «Si nous perdons les élections nationalement, nous n’avons plus de légitimité» et «je n’irai pas travailler avec [Jordan] Bardella ou [Jean-Luc] Mélenchon», a insisté celui qui en poste à Beauvau depuis bientôt quatre ans, soit la plus grande longévité à Beauvau devant son mentor Nicolas Sarkozy.
Analyse
Dans le cas, peu probable, d’une victoire macroniste aux législatives, Gérald Darmanin s’est néanmoins montré plus flou. «Si jamais le président de la République devait avoir une majorité, c’est lui qui choisirait son gouvernement. J’imagine qu’il y a aura un changement gouvernemental et évidemment, dans ce cas, je serai à la disposition du président de la République», a-t-il avancé auprès de l’AFP. «S’il pense que je suis utile à ce poste ou à un autre, j’étudierai la proposition du président de la République et je servirai mon pays comme je l’ai toujours fait», a-t-il encore dit l’Agence France presse.
Mais au micro de France Inter, Gérald Darmanin s’était montré plus affirmatif : «Le Président décidera ce qu’il fera, mais moi je ne serai pas ministre un jour de plus».
«Même Bardella a salué»
Reste que l’hypothèse de quitter Beauvau à quelques encablures des Jeux olympiques de Paris semble ne pas le déranger plus que ça. «Les JO ont été bien préparés, tout le monde le sait et tout le monde le salue», a-t-il souligné, interrogé sur les conséquences d’un changement de ministre juste avant cet événement sous haute sécurité. «Même [Jordan] Bardella a salué le fait que les JO étaient bien préparés et qu’il y avait un bon ministre de l’Intérieur», a-t-il encore dit.
Dans moins d’un mois, les «fauves» Philippe, Le Maire, Darmanin et Attal pourraient ainsi se retrouver dans la nature et commencer à s’affronter pour la relève d’Emmanuel Macron, dans le plus pur style du darwinisme cher à celui qui est encore à l’Elysée pour deux ans.