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Libération
Paire fouettarde

Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, les frères ennemis ?

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Gouvernement Bayroudossier
A la fois complémentaires et concurrents sur le terrain de la fermeté, les ministres de l’Intérieur et de la Justice miseront tous deux sur leur maroquin pour asseoir leurs ambitions présidentielles.
Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, lors de la cérémonie de passation de pouvoirs à l'hôtel de Beauvau, le 23 septembre 2024. (Alain Guilhot/Divergence)
publié le 25 décembre 2024 à 20h44
(mis à jour le 26 décembre 2024 à 9h36)

Il n’a pas perdu de temps. A peine les cadeaux déballés et le repas du réveillon de Noël digéré, que Gérald Darmanin était déjà sur le terrain ce mercredi 25 décembre. Dans son nouveau costume de garde des Sceaux, il s’est rendu, avec l’AFP et BFM TV dans ses bagages, au tribunal judiciaire d’Amiens pour une rencontre avec des magistrats, greffiers et avocats de permanence. Il a enchaîné par une visite au centre pénitentiaire de Liancourt. Privé de portefeuille pendant trois mois, le nordiste renoue avec les recettes de son mentor, Nicolas Sarkozy, pratiquées sans modération durant ses quatre années au ministère de l’Intérieur : «Du terrain», des caméras, au «plus proche» de ses agents. Et des phrases choc : «Nous allons nettoyer les prisons de toutes les difficultés que vivent les agents pénitentiaires», a-t-il déclaré dans l’Oise. Toute ressemblance avec des propos passés de l’ancien président de la République est tout sauf fortuite…

Gérald Darmanin n’aura donc pas tenu compte des conseils prodigués la veille par son prédécesseur, Didier Migaud, lors de la passation de pouvoir dans la cour de l’hôtel de Bourvallais. «Etre garde des Sceaux, c’est ne pas pouvoir s’exprimer publiquement, dans un grand nombre de cas», l’a prévenu l’ancien socialiste, c’est «garder