«Gérard Larcher est une crapule». Pour ces mots publiés sur le réseau social X, Rima Hassan fait à nouveau l’objet de poursuites judiciaires. C’est ce que dévoile ce samedi 17 mai le quotidien le Parisien, affirmant que le président LR du Sénat avait porté plainte le 16 avril dernier contre l’eurodéputée de la France insoumise pour cette publication postée cinq jours plus tôt, le 11 avril. D’après le quotidien, Gérard Larcher vient en plus de saisir la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau. L’entourage du républicain a confirmé le dépôt d’une plainte et la saisie de la procureure auprès de l’AFP, sans donner davantage de précision.

Si Rima Hassan a rédigé ce post (toujours visible en ligne), c’est que le 10 avril, le président de la chambre haute avait estimé «que les conditions» n’étaient pas réunies «pour aller plus loin dans la reconnaissance d’un État palestinien». «Nous avons toujours des otages dans la bande de Gaza, nous avons toujours des attaques du Hamas, nous avons malheureusement une Autorité palestinienne extrêmement faible», avait argumenté Gérard Larcher au micro d’Europe 1. «Est-ce que les conditions sont réunies pour que nous allions plus loin dans la reconnaissance indispensable à terme de la réalité d’un État de Palestine ? Non», avait-il ajouté.

Le lendemain, Rima Hassan commentait cette déclaration, non sans ironie : «Traduction : nous utilisons le statu quo dans l’espoir que la faisabilité d’un État palestinien disparaisse, nous entretenons l’illusion d’une solution à deux États en attendant qu’il ne soit plus effectivement possible d’avoir un Etat palestinien». Avant de conclure : «Gérard Larcher est une crapule».

Pour Gérard Larcher, dont le Parisien a cité le courrier adressé à la procureure de Paris daté du 16 avril, ces propos sont «offensants» et «en contradiction avec le soutien sincère à une solution fondée sur deux États» qu’il soutient depuis plus de 10 ans. En effet, en octobre 2014, époque où Gérard Larcher était nommé à la tête de la chambre haute, le Sénat avait adopté d’une courte majorité, une résolution (purement symbolique) pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France.