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Analyse

Le gouvernement Barnier à peine accouché, déjà acculé

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Agglomérat de conservateurs et de perdants des législatives, l’équipe formée au terme de pénibles tractations va devoir gérer une potentielle motion de censure ainsi que la crise budgétaire.
Michel Barnier et Emmanuel Macron discutent au Salon de l'agriculture, le 23 février 2019, à Paris. (Michel Euler/AFP)
publié le 22 septembre 2024 à 21h30

Déjà l’impasse, sans l’état de grâce. Ni les remous causés par la composition de son gouvernement ni le calvaire que devrait être son automne budgétaire au Parlement ne semblaient pourtant perturber Michel Barnier, dimanche soir. Invité du journal télévisé sur France 2, le Premier ministre ne semble pas surpris du bourbier dans lequel il a atterri. «Mon mandat est fragile, on va faire pour le mieux», «je savais que la tâche était difficile», convient celui qui rappelle ne pas s’être «roulé par terre» pour s’installer à Matignon. D’emblée il aborde très prudemment des sujets qui fâchent. Alors que l’ex-majorité présidentielle a fait le siège de son bureau pour contrer tout revirement fiscal, Barnier a promis de ne «pas alourdir les impôts sur l’ensemble des Français, ni sur les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes». Mais placide toujours, il n’a pas exclu la piste de «prélèvements ciblés sur les plus fortunés» qui doivent, selon lui, «participer à l’effort de solidarité», tout comme «les très grandes sociétés multinationales qui marchent bien». Une pilule à avaler pour les macronistes, qui ont supprimé l’Impôt sur la fortune en 2017 et fait de la stabilité fiscale un totem.

Déjà sur leurs