Les concertations furent longues depuis le 16 juillet et la démission de l’équipe Attal, puis la nomination de Michel Barnier le 5 septembre. Mais la composition du nouveau gouvernement a enfin dévoilé ce samedi 21 septembre au soir. Dans la foulée, la gauche a fait part de sa déception face à cette nouvelle liste très à droite. Jean-Luc Mélenchon appelle sur X à «se débarrasser aussitôt que possible» du nouvel exécutif en le censurant. Sans surprise, le patron de La France insoumise critique le «casting du nouveau film catastrophe macroniste». Et critique la nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur : «Le gouvernement des perdants des élections législatives est dans la main de l’inquiétant ministre de l’Intérieur, président du groupe dominant du Sénat où se décidera donc désormais le contenu des textes supportés par LR.» D’après lui, «cette combinaison n’a ni légitimité ni futur».
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Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a rapidement dénoncé «un gouvernement réactionnaire en forme de bras d’honneur à la démocratie». «Rendez-vous pour le débat de censure», a-t-il tonné. Quant à la patronne des écologistes, Marine Tondelier, elle grince contre «un gouvernement contre-nature et contre la nature», dans un tweet laconique. «On nous promettait un gouvernement de concorde, on a un gouvernement de droite dure», a réagi la candidate du Nouveau Front populaire à Matignon, Lucie Castets. «Plus tu perds dans les urnes, plus tu gagnes des ministères ! Macron est une gigantesque machine à dégoûter les Français de la démocratie», a conclu l’ex-insoumis François Ruffin, sur le même réseau social.
Le RN déjà prêt à appuyer sur le bouton de la censure ?
De l’autre côté du spectre politique, le nouveau gouvernement n’attire pas non plus les compliments. Pour Jordan Bardella, l’équipe de Michel Barnier «signe le retour du macronisme» et n’a «aucun avenir». «Ce que les Français ont démocratiquement sanctionné, à deux reprises, ne peut revenir par de lamentables jeux d’appareils et calculs politiciens», dénonce le président du RN sur son compte X. «C’est donc un gouvernement qui n’a aucun avenir», conclut-il, semblant ouvrir la porte à une motion de censure du parti d’extrême droite… ce qu’Emmanuel Macron avait cherché à éviter par-dessus tout.
Marine Le Pen dénonce de son côté ce «gouvernement transitoire» qui est «la conséquence du bourbier créé par des alliances contre-nature nouées lors des élections législatives». Et la députée du parti d’extrême droite d’ajouter : «La grande alternance que nous appelons de nos vœux, nous allons continuer de la préparer pour permettre à la France de se relever.»
Eric Ciotti, nouvel allié du Rassemblement national et qui a vu une partie de ses anciens camarades décrocher les précieux maroquins ministériels, décrit quant à lui le nouvel exécutif comme une «victoire du macronisme qui absorbe de nouveaux ralliés issus des Républicains et de la gauche» dans le but de «poursuivre la même politique mère de la même faillite nationale».