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Libération
Avertissement

Gouvernement Bayrou : le Rassemblement national brandit de nouveau la menace d’une censure

Pour le député d’extrême droite Jean-Philippe Tanguy, interrogé sur LCI ce dimanche, les sujets comme la programmation énergétique ou l’immigration, pourraient justifier la censure du gouvernement.

Ce dimanche 23 mars, le député RN de la Somme a menacé de censure François Bayrou. (Julien de Rosa/AFP)
Publié le 23/03/2025 à 18h13

«Les sujets s’accumulent» pour justifier une censure du gouvernement Bayrou, a averti ce dimanche 23 mars le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy. Interrogé sur LCI, l’élu de la Somme a estimé que le Premier ministre, François Bayrou, a commis une «faute» et «a menti» en ouvrant le «conclave» sur les retraites aux partenaires sociaux, mais en fermant ensuite la porte à un retour à 62 ans. S’il a conseillé aux partenaires sociaux «de retourner la manœuvre» en décrochant des avancées sur «les carrières hachées» ou «la pénibilité», Jean-Philippe Tanguy n’a pas fait de l’âge de départ un élément prédominant pour une éventuelle censure.

La retraite à 62 ans après l’élection de Marine Le Pen

«La retraite à 62 ans reviendra avec Marine Le Pen à l’Elysée, Jordan Bardella à Matignon ou encore mieux, les deux en même temps. Mais c’est faux de dire qu’on pouvait l’obtenir maintenant», a argué le député RN. «Ce qui est vrai, c’est que les sujets s’accumulent», a-t-il prévenu, citant «l’immigration», mais aussi la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui fixe des objectifs en matière de production et de consommation sur dix ans (2025-2035).

Alors que le gouvernement entend adopter cette «PPE 3» par un décret dont la publication est attendue d’ici à début avril, le député a défendu la volonté de son groupe et de sa présidente Marine Le Pen d’en «faire un sujet majeur». La trajectoire présentée dans le projet de PPE 3 prévoit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation de 58 % en 2023 à 42 % en 2030, puis 30 % en 2035. Dans le même temps, la part de l’électricité augmentera de 27 % à 34 % puis 39 %. «Je demande au Premier ministre de […] faire passer par une loi ces décisions pour qu’elles puissent être décidées et potentiellement contredites par le Parlement», avait lancé Marine Le Pen le 11 mars lors d’une visite à l’EPR de Flamanville.

Part du nucléaire insuffisante

«Le Premier ministre réfléchit à la possibilité que les parlementaires soient consultés sur le sujet», a indiqué jeudi un proche de François Bayrou. Au cœur des griefs du RN, le coût de l’électricité, le montant investi dans les «énergies intermittentes» selon la patronne des députés d’extrême droite, notamment l’éolien, et la part insuffisante du nucléaire dans le mix énergétique. De quoi fonder une censure ? «Le groupe en décidera», a répondu Jean-Philippe Tanguy, soulignant par ailleurs qu’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale était toujours souhaitée par son groupe.