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Le billet de Thomas Legrand

Gouvernement Bayrou : pas de censure sans alternative

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Le pouvoir de dire «non» ensemble devrait s’accompagner du devoir de dire «oui» ensemble à une majorité de rechange. Face à la nécessité d’un budget, la gauche serait bien inspirée de se conformer à cette évidence démocratique, énoncée en son temps par Jaurès.
Francois Bayrou à l'Assemblée nationale, le 28 janvier. (Andrea Savorani Neri/NurPhoto. AFP)
publié le 3 février 2025 à 10h56
(mis à jour le 3 février 2025 à 10h56)

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On ne renverse pas un gouvernement quand on n’est pas en mesure d’en proposer un autre susceptible de durer. Ce devrait être la règle que se fixent eux-mêmes les mouvements politiques qui se disent responsables et parlementaristes, puisque, contrairement à ce qui est prévu dans la loi fondamentale allemande, la Constitution française n’envisage rien de tel. Deux familles politiques, l’extrême droite et la gauche, peuvent arithmétiquement additionner leurs voix à l’Assemblée pour mettre en minorité le gouvernement sans, bien sûr, imaginer composer une majorité de rechange. Mais, le pouvoir de dire «non» ensemble devrait s’accompagner du devoir de dire «oui» ensemble à une alternative. Cette évidence démocratique, honnêteté minimum, avait été énoncée en son temps par Jaurès (parlementariste s’il en est) en 1888. Le père du socialisme démocratique français proposait que la Chambre ne puisse renvoyer le président du Conseil