Travail gratuit, contribution des retraités, projet de loi sur la fin de vie… La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, en a dit plus, ce mercredi 22 janvier lors du compte rendu du conseil des ministres, de la position du gouvernement de François Bayrou sur les principaux dossiers du moment. Au sujet de la fin de vie, «ce sujet sera à l’agenda le plus vite possible, assure-t-elle. Il n’est pas question du tout de l’abandonner». Le Premier ministre a suscité l’inquiétude des partisans de l’aide légale à mourir en faisant savoir la veille qu’il souhaitait aborder séparément ce sujet, clivant, de celui des soins palliatifs, accédant ainsi à une demande des adversaires de l’euthanasie et du suicide assisté.
Analyse
«Le Premier ministre est très attaché à cette liberté parlementaire de pouvoir avoir une réponse à chacun de ces sujets. Quand vous devez en même temps répondre à la question sur l’accès de chacun aux soins palliatifs et sur l’aide active à mourir, vous n’avez pas de liberté sur aucun des deux choix, puisque l’un engage l’autre», a justifié Sophie Primas. Elle a distingué «la possibilité pour tous les Français de bénéficier de soins palliatifs, qui sont une réponse à la peur tout à fait légitime vis-à-vis de la souffrance et de la fin de vie» d’un sujet «éthique qui a trait à l’aide active à mourir».
En optant pour deux textes, François Bayrou répond à une demande de ceux qui sont opposés ou sceptiques sur l’aide à mourir, principalement à droite de l’échiquier politique. Mais cette scission suscite la désapprobation des partisans de cette aide comme la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Cacophonie
Autre dossier brûlant : la piste de sept heures de travail supplémentaires par an non rémunérées pour financer la protection sociale, avancée par la ministre des Solidarités, Catherine Vautrin, «n’est pas à ce stade la position officielle du gouvernement», a fait savoir Sophie Primas. Elle s’en est remise aux «discussions parlementaires» en cours sur les budgets pour 2025. De la même manière, l’idée de faire contribuer certains retraités, évoquée par la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, n’est «pas la position du gouvernement à ce stade», a expliqué la porte-parole devant la presse.
Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet ont, chacune de leur côté, suscité une levée de boucliers dans les oppositions et jusque dans leur propre camp en lançant dans le débat public deux propositions destinées à améliorer le financement de la protection sociale et conjurer l’aggravation du déficit de la Sécurité sociale. Mais Sophie Primas a refusé de considérer ces galops d’essai comme l’expression d’une «cacophonie» au sein de l’équipe gouvernementale.
Analyse
«Au mot cacophonie, je préfère polyphonie. Le gouvernement est constitué de personnes qui sont des personnes d’expérience […]. Chacun a donc en tête des solutions, des possibilités, des hypothèses. Et donc le Premier ministre s’appuie sur cette expérience, s’appuie sur les dispositions que les uns et les autres peuvent apporter. A la fin, c’est le Premier ministre et le Parlement qui trancheront», a tempéré la porte-parole du gouvernement.