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Démocratie

Gouvernement démissionnaire : «On ne présente rien qui ne soit pas révocable»

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Budget, guerre au Moyen-Orient, rentrée des classes ou Jeux olympiques… depuis plus d’un mois, les ministres démissionnaires évoluent sur une ligne de crête, entre gestion des affaires courantes et tentation d’intervenir sur du plus long terme. Une situation non sans risques, si elle s’éternisait.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le 7 février 2024 aux Invalides. (Thibault Camus/AP)
par Paul Dubois
publié le 22 août 2024 à 18h48

La tête dans le guidon ou dans les cartons ? Mardi 20 août, alors que le nom du nouveau locataire de Matignon n’est toujours pas connu, le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, a envoyé des lettres de cadrage aux différents ministères fixant leurs dépenses dans le cadre de la préparation du budget 2025, et alors même que ces derniers ne seront – a priori – plus aux manettes l’an prochain. Continuité de l’Etat oblige, le gouvernement reste à la tâche pour veiller au bon fonctionnement de l’administration et parer aux urgences. Gérer les «affaires courantes», en somme, tel que prévu par notre régime juridique.

Sans aller au-delà ? Dans l’opposition, on en doute. «Qu’un gouvernement démissionnaire prépare un budget pose un problème démocratique majeur : c’est tout sauf des «affaires courantes», cela retranscrit les priorités pour l’année qui vient. […] Je trouve cela sidérant et irresponsable sur le plan démocratique», s’indigne Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre.

Interrogé par Libération, Bercy justifie sa démarche : «On ne présente rien qui ne soit pas révocable ou amendable par