Relaxé, délivré, nommé. Dix jours après sa relaxe dans le procès dit du «financement libyen» de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007, Eric Woerth va faire son entrée au gouvernement. L’ex-ministre de Jacques Chirac et de son successeur à l’Elysée a été nommé dimanche 5 octobre ministre de l’Aménagement du territoire, de la Décentralisation et du Logement. Député de l’Oise depuis 2002 par intermittences, il remplace le socialiste François Rebsamen, qui avait annoncé ne pas rempiler avant même l’annonce du gouvernement. Woerth s’était vu confier au printemps 2023, par Emmanuel Macron, la tâche de plancher sur le rôle et le financement des collectivités locales. Le but ? Clarifier les compétences des collectivités pour les rendre plus lisibles aux yeux des Français.
Vieux routier de l’Assemblée nationale, rompu aux exercices budgétaires après avoir présidé la commission des finances et le poste de questeur du Palais-Bourbon, Woerth avait quitté Les Républicains (LR) en février 2022, lâchant Valérie Pécresse en rase campagne présidentielle. «Je pense profondément qu’un second mandat d’Emmanuel Macron serait une chance pour la France, comme ça aurait été le cas pour Nicolas Sarkozy, exprimait-il à l’époque. […] Quoi qu’on en dise, il a montré qu’il savait gérer les crises les plus graves.» Il critiquait au passage le «discours de LR», incarnation à ses yeux d’«une France nostalgique, recroquevillée sur elle-même». Il va désormais siéger au gouvernement avec le patron du parti, Bruno Retailleau, incarnation de l’aile droitière du mouvement.
Maire de Chantilly pendant vingt-deux ans, Woerth a été inquiété dans les années 2010 dans une affaire d’une vente controversée d’une partie d’une forêt de l’Oise. Il a obtenu un non-lieu devant la Cour de justice de la République en 2014. Ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, il a également été mis en examen dans l’affaire Bettencourt. Il a également été relaxé en 2015.