Il n’avait pas encore pris la parole après une semaine de contestation qui vire à l’émeute en Guadeloupe. Emmanuel Macron a assuré ce lundi matin l’archipel ultramarin de la «solidarité» de la nation face à «une situation très explosive» et demandé à «ne rien céder au mensonge et à la manipulation par certains de cette situation».
Le chef de l’Etat a assuré, en marge d’une visite à Amiens, qu’il y avait en Guadeloupe «une adhésion croissante à la vaccination», malgré l’opposition d’une «toute petite minorité». «On ne peut pas utiliser la santé des Françaises et des Français pour mener des combats politiques» et il faut que «l’ordre public soit maintenu», a-t-il déclaré, alors que l’île antillaise est secouée par un mouvement ayant pour origine la contestation de l’obligation vaccinale des soignants, qui a dégénéré en crise sociale émaillée de nombreuses violences.
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Le démantèlement de barrages bloquants a commencé dimanche où sont arrivés les renforts de forces de l’ordre partis de la métropole, mais les violences se poursuivent ce lundi et le rectorat a suspendu l’accueil des élèves dans les établissements scolaires.
«Plus de 80 commerces ont été pillés» en Guadeloupe, a précisé le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) des îles de Guadeloupe, Patrick Vial-Collet, lundi sur France Inter, décrivant une «situation assez insurrectionnelle». «Ce n’est pas un mouvement social et de grève, il n’y a quasiment aucun gréviste», selon lui. Mais «des jeunes casseurs, une vraie guérilla, qui pillent les entreprises, et qui profitent de la nuit pour s’attaquer aux biens matériels», assure-t-il.
Réunion à Matignon
Face à cette escalade, Jean Castex, entouré du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et du ministre de la Santé Olivier Véran, doit recevoir lundi à 18 heures des élus de l’île afin de leur permettre «d’exposer leur analyse de la situation sur place». La réunion doit aussi permettre «un dialogue sur les conséquences de l’obligation de vaccination pour les soignants et les pompiers», a déclaré Matignon dimanche.
«Rien ne peut se résoudre dans la violence. Les parlementaires de la Guadeloupe demandent au gouvernement d’explorer toutes les ressources de la République pour une sortie de crise par le haut», avaient indiqué samedi les parlementaires dans un communiqué commun, demandant à «rencontrer d’urgence le Premier ministre pour chercher ensemble les voies de l’apaisement».
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