«On ne construit pas un roman national sur le mensonge.» La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a annoncé ce vendredi l’ouverture d’archives de la guerre d’Algérie sur «les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police» avec «quinze ans d’avance». Jusqu’à présent, des documents administratifs relatifs à des enquêtes de police, portées devant des juridictions, n’étaient rendus publics qu’après une période de soixante-quinze ans. Pour la guerre d’Algérie (1954-1962), l’accès à ces documents jusqu’alors classifiés n’aurait dû être possible qu’à partir de 2037. La décision annoncée par la ministre de la Culture doit être mise en œuvre par le biais d’un arrêté, et ces archives pourraient donc être ouvertes dès l’an prochain.
«La majorité des archives de la guerre d’Algérie ont un délai de communicabilité de cinquante ans, détaille Françoise Banat-Berger, cheffe du service interministériel des archives de France. La majorité sont donc ouvertes, mais une petite partie est protégée par un délai de soixante-quinze ans. Pour celles-ci, concernant la guerre d’Algérie, ce sont des dossiers liés aux nationalistes Algériens, aux partisans de l’Algérie française, à l’Organisation de l’armée secrète (OAS). Ils concernent des faits commis en Algérie et en métropole.» Cette dérogation générale concernera des affaires ayant fait l’objet d’une enquête de police, et portées devant des juridictions. Des documents rattachés aux archives départementales,