Moment «pédagogie» à l’Elysée. Jeudi 20 février, Emmanuel Macron a discuté en direct depuis ses réseaux sociaux avec les internautes sur les cruciales questions que forment la guerre en Ukraine, mais aussi la relation avec la Russie et le dossier de la défense européenne. Le chef de l’Etat, qui sortait d’une réunion de près de quatre heures à l’Elysée avec les dirigeants de parti ou de groupe représentés au Parlement, a été interrogé sur ce qu’il allait dire à Donald Trump, qu’il doit rencontrer lundi à Washington.
«Je vais lui dire : “Tu ne peux pas être faible face au président Poutine. C’est pas toi, c’est pas ta marque de fabrique, c’est pas ton intérêt. Comment ensuite être crédible face à la Chine si t’es faible face à Poutine ?”», a écrit le chef de l’Etat, alors que le président américain est accusé de manquer de fermeté face à son homologue russe dans le règlement du conflit en Ukraine, dont sont exclus tant l’UE que l’Ukraine. L’Américain, qui envisage une réévaluation des sanctions à l’égard de Moscou, avait notamment reproché à Volodymyr Zelensky d’être à l’origine de la guerre et d’être «un dictateur sans élection», en raison de la prolongation de son mandat, du fait de la loi martiale qui interdit le déroulement d’élections. «C’est un président élu d’un système libre. C’est pas le cas de Vladimir Poutine qui tue ses opposants et qui manipule ses élections depuis longtemps», a d’ailleurs commenté le chef de l’Etat.
Des produits d’épargne pour la défense nationale ?
Du conflit et de sa résolution, il a bien sûr été question dans l’échange entre le Président et les internautes, et notamment de l’inclination russe à laisser entrer l’Ukraine dans l’Union européenne mais surtout pas dans l’Otan. «Je pense que dans le moment où on est, alors que l’Ukraine est en guerre et résiste et perd chaque jour ses enfants pour défendre son territoire, personne n’a le droit de dire : l’Ukraine n’a pas le droit de rentrer dans l’Union européenne, l’Ukraine n’a pas le droit d’entrer dans l’Otan», a déclaré le président français, selon qui ce point «fera partie de la négociation de paix».
Le Président, qui doit discuter avec Volodymyr Zelensky après son échange, a également clarifié sa position sur l’envoi potentiel de troupes en soutien à l’Ukraine. «Je n’ai pas décidé demain d’envoyer des troupes en Ukraine, non. Ce qu’on envisage plutôt, c’est d’envoyer des forces pour garantir la paix une fois qu’elle sera négociée.» Et puisque l’échange avec les internautes était également consacré à la défense nationale, Emmanuel Macron n’a pas écarté l’idée de faire «financer certains programmes» en lançant «des produits d’épargne». «On rentre dans une époque où chacun d’entre nous doit se demander ce qu’il peut faire pour la nation française et la République», a commenté Emmanuel Macron.
Mise à jour le 20 février avec les déclarations d’Emmanuel Macron lors de son échange avec des internautes.