Menu
Libération
Le billet de Thomas Legrand

Guerre en Ukraine : la leçon de l’effondrement moral de 1940 doit continuer à nous obséder

Article réservé aux abonnés
Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
On ne peut que constater les effrayantes similitudes de discours entre les forces pacifiques puis collaborationnistes de la fin des années 30 et celles d’aujourd’hui qui veulent cesser d’aider l’Ukraine.
Marine Le Pen, à Paris, le 15 janvier. (Denis Allard/Libération)
publié le 11 mars 2024 à 6h03
Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques.

Retour avant-guerre. La campagne pour les européennes sombrerait-elle dans un anachronisme dérisoire ou trompeur ? Munich versus Dantzig. Gabriel Attal accuse le RN, qui voudrait que la France promeuve la paix entre l’Ukraine et la Russie, de se comporter en capitulard, voire en collabo vis-à-vis de l’agresseur dont il partagerait, en outre, la vision d’un monde autoritaire. De l’autre côté Marine Le Pen fustige le camp présidentiel, l’accusant d’être va-t-en-guerre irresponsable et désarmé à la solde des Américains et d’une idéologie mondialiste en perte de vitesse. Il pourrait être tentant, face à la déprimante perspective d’un débat européen, encore une fois encombré par le duo macrono-lepeniste, de renvoyer dos à dos les deux protagonistes. Mais il s’agit de guerre et de paix et, même surutilisé par la macronie, la mise en avant de ce thème a le mérite de souligner, pour ceux qui l’auraient oublié ou toujours pas compris, que la pâte pétaino-collaborationniste dont était fait le FN reste toujours celle du RN. Puisque le rapport de force politique en France est actuellement dominé par le parti de Marine Le Pen et Renaissance, autant que le débat porte sur le sujet essentiel et identitaire : la guerre, la paix, le monde tel qu’on l’envisage au travers de nos préférences entre l