A peine une minute et déjà un esclandre. Il est 15 h 01, ce mardi 10 octobre dans l’hémicycle, lorsque s’ouvre la séance de questions au gouvernement. Ton grave, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, prend la parole : «Horreur. Sidération. Angoisse. Le monde est aujourd’hui en état de choc devant la violence de l’attaque terroriste qui a frappé Israël. Devant cette barbarie, je veux redire ici qu’Israël est un pays ami, à qui je veux réaffirmer, au nom de la représentation nationale, notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel.» Des applaudissements s’élèvent de tous les bancs. Sauf de ceux des insoumis, dont la plupart des occupants restent de marbre. De rares élus LFI applaudissent du bout des doigts, comme Damien Maudet (Haute-Vienne) et Sébastien Rome (Hérault). Des rangées de la droite montent alors des sifflets. Soixante-douze heures après l’attaque meurtrière du Hamas en Israël, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon est toujours au cœur des critiques, accusé d’ambiguïté à l’égard du mouvement islamiste, qu’il refuse de qualifier de «terroriste».
Après avoir dénoncé une «attaque odieuse, inacceptable», la Première ministre, Elisabeth Borne, charge les «voix dissonantes» exprimées par les dirigeants LFI. Avant elle, en plus de condamner l’attaque, les orateurs de chaque groupe avaient exprimé la même critique – sans en nommer la cible. «Dans ce combat commun de nos démocraties contre la terreur, la complaisance