Menu
Libération
Analyse

Hanoukka à l’Elysée : sur la laïcité, Macron allume la mèche

Article réservé aux abonnés
Critiqué par une partie de la classe politique pour avoir participé à des célébrations de Hanoukka à l’Elysée jeudi, le président de la République assure qu’il ne s’agissait pas d’une cérémonie religieuse et insiste sur sa volonté de rassembler.
Haïm Korsia et Emmanuel Macron à l'Elysée jeudi 7 décembre. (Capture Twitter EURORabbi)
publié le 8 décembre 2023 à 21h25

Un président, en casque de chantier, à l’intérieur de la nef de Notre-Dame de Paris, s’expliquant sur une polémique autour des bougies de Hanoukka à l’Elysée. Le tout, à la veille de l’anniversaire de la loi du 9 décembre 1905, qui consacre la séparation des Eglises et de l’Etat… C’est l’imbroglio qu’il fallait démêler vendredi. Posons-nous. Après avoir visité le chantier de la cathédrale, un an jour pour jour avant la date prévue de sa réouverture, et grimpé au sommet de la nouvelle flèche, Emmanuel Macron donne sa version de la réception qui s’est tenue, jeudi soir à l’Elysée, dans la salle des fêtes. Justement, ce n’était pas une «fête», veut-il rectifier : «Le président de la République ne célèbre aucune fête religieuse. Je ne l’ai pas fait hier, pas plus que je ne le ferai demain.» Il a accueilli, insiste-t-il, des «rabbins [venus] de l’Europe entière» pour lui remettre le prix Lord-Jakobovits, au titre de la lutte contre l’antisémitisme. D’autres dirigeants européens avant lui – comme Angela Merkel en 2013 – l’ont reçu.

A l’issue des discours, et en présence des «représentants d’autres cultes», Macron dit avoir «allumé la bougie du souvenir et de la mémoire de la Shoah». Et le grand rabbin de France, Haïm Korsia, les «deux bougies liées à Hanoukka». D’après un proche, le Président, «à moitié prévenu, à moitié pris de court», ne pouvait guère refuser, Korsia ayant inclus dans son hommage les victimes du Hamas, lors des massacres