L’ex-secrétaire d’Etat Nathalie Elimas, chargée de l’Education prioritaire entre 2020 et 2022 et membre du Modem de François Bayrou, a été condamnée ce lundi 16 juin à 10 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. Elle était jugée pour harcèlement moral sur plusieurs de ses collaborateurs.
Celle qui est aujourd’hui conseillère régionale en Ile-de-France a aussi été condamnée à une peine d’inéligibilité de trois ans ainsi qu’à une amende de 5 000 euros. Le tribunal correctionnel s’est déclaré «convaincu des faits de harcèlement en dépit des dénégations de la prévenue».
En décembre 2021, la secrétaire d’Etat Modem avait fait l’objet d’une enquête administrative de l’Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche (IGESR) après des signalements internes concernant des «dysfonctionnements» relatifs «aux relations de travail».
Un climat «paranoïaque»
Au cours du procès, trois femmes ont témoigné à la barre de leur passage au cabinet Elimas où régnait selon elles un climat «paranoïaque». Elles ont longuement décrit les injonctions contradictoires qu’elles recevaient, notamment concernant la couverture médiatique de la ministre, jalouse de celle des autres femmes du gouvernement.
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Pour sa défense, Nathalie Elimas a affirmé qu’on «voulait [sa] tête», évoquant un complot politique pour la faire tomber. «Cette procédure est née d’une machination, c’est un récit à charge basé sur des ressentis transformés en vérités officielles», a également dénoncé l’élue devant le tribunal, qui n’aura jamais remis en question son comportement vis-à-vis de ses anciens salariés.