Thomas est mort il y a dix jours. On s’est recueillis partout en France, beaucoup près de son village de Crépol, dans la Drôme, sur les terrains de rugby, dans les classes, spontanément. Mardi à 15 heures, c’est au tour des députés de se recueillir, dans un climat archi-tendu. Archi-tendu car depuis dix jours, il est question de groupuscules, groupes minuscules, d’ultradroite. L’ultradroite est un terme policier utilisé pour qualifier des individus d’extrême droite recourant à la violence, plutôt qu’aux urnes, pour propager leurs idées. La DGSI estime qu’ils sont 3 000, dont une moitié potentiellement dangereuse, c’est-à-dire prête à dégainer ; 1 300 sont fichés S.
Dégainer depuis samedi, ça veut dire se déployer vite, à base de messages sur Telegram, de noms de codes, barres de fer à la main, en hurlant des slogans qui font trop honte pour les répéter. Les renseignements s’inquiètent de la vitesse d’exécution de ces groupes. Ce samedi, à Romans-sur-Isère, les assaillants n’étaient pas drômois. Ils avaient en moyenne 21 ans et envie de taper. Mardi matin, Gérald Darmanin a réagi en annonçant la dissolution de trois groupuscules d’extrême droite