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Libération

«Il est temps d’agir» : face au dérèglement climatique, les écolos tirent la sonnette d’alarme

Inondations en Allemagne et en Belgique, incendies en Californie, dôme de chaleur au Canada… Alors que les phénomènes liés au changement climatique se multiplient partout dans le monde, les écologistes alertent sur l’urgence de changer de modèle de société.
Un important glissement de terrain s’est produit ce vendredi matin en Allemagne. Le bilan dépasse les 100 morts outre-Rhin. (Ina Fassbender/AFP)
publié le 16 juillet 2021 à 16h34

«Winter is coming.» La devise de la famille Stark dans la fiction à succès mondial Games of Thrones pourrait bien inspirer les écologistes. Les épisodes de dérèglement climatique à travers le monde se sont multipliés ces dernières semaines. Fin juin, c’est le Canada qui étouffait sous un «dôme de chaleur», entraînant des températures jamais atteintes dans le pays, allant jusqu’à 49,5°C. Aux Etats-Unis, la saison des incendies débute à peine dans l’ouest du pays que des centaines de milliers d’hectares de forêt sont déjà ravagés par les flammes. Depuis mercredi, l’Allemagne et la Belgique sont fortement touchées par des intempéries dévastatrices : 126 personnes au moins sont mortes en Europe après des pluies diluviennes, des orages et des glissements de terrain.

«Pendant que certains attisent les haines, le seul combat que nous devrions mener est celui contre le dérèglement climatique qui nous menace tous, a ainsi réagi mardi l’eurodéputé Yannick Jadot sur Twitter. Il est temps d’agir !» D’une même voix, les écologistes alertent sur «l’urgence» de prendre des décisions en matière de lutte contre le changement climatique. «On est dans un moment historique pour l’histoire de l’humanité», assure l’ex-tête de liste aux régionales dans les Hauts-de-France, Karima Delli. «En matière d’écologie, c’est l’inaction qui est punitive», abonde sur les réseaux sociaux Julien Bayou, le secrétaire national d’EE-LV.

Changer de modèle

Les incendies, les intempéries et les étés caniculaires signent, pour les écolos, l’impératif changement de modèle de croissance. «Notre responsabilité est grande : changer nous-mêmes notre mode de vie, de consommation, de production, notre structure sociale pour survivre à ce que nous avons créé», prévient ainsi Sandrine Rousseau, ancienne porte-parole d’EE-LV et candidate à la primaire écologiste de septembre. «A l’heure du climat qui devient fou, nos sociétés doivent anticiper et gérer l’incertitude», ajoute sur Twitter le maire de Grenoble, Eric Piolle, lui aussi candidat à la primaire verte. Consommation, transports, énergies… Autant de domaines dans lesquels nos habitudes doivent évoluer, et vite, préviennent les écologistes.

Mercredi, la Commission européenne a présenté son ambitieux «pacte vert» pour l’Europe, qui comprend un arsenal de 14 mesures balayant les thématiques, de la fin de la voiture thermique à une «taxe carbone» aux frontières, en passant par une taxe sur le kérosène. Une «feuille de route», selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour remplir l’objectif fixé par l’Union européenne : réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 2005.

«Un plan totalement décalé par rapport à l’urgence dans laquelle nous sommes et qui cherche à concilier l’inconciliable», a critiqué Delphine Batho ce vendredi sur France 2. La députée des Deux-Sèvres et candidate à la primaire de septembre fustige la «croissance économique destructrice» qui serait «incompatible» avec la lutte contre le réchauffement climatique. Et d’affirmer : «Même ce plan de la Commission européenne, qui va ensuite passer sous les fourches caudines des lobbys […], démontre qu’il n’y aura pas de lutte sérieuse pour le climat sans porter l’écologie aux responsabilités, sans qu’il y ait des écologistes au gouvernement en Europe dans un certain nombre de pays.»