Est-ce parce qu’Emmanuelle Mignon a été la cheville ouvrière du programme de Nicolas Sarkozy en 2007, puis sa plume à l’Elysée ? Cette tronche intellectuelle de la droite estime aujourd’hui que la plaie de la Ve République, c’est l’élection du président au suffrage universel direct. C’est vrai qu’en matière d’autoritarisme vain, de parole non performative, de dérive idéologique et finalement d’impuissance, la présidence Sarkozy aura été la caricature de ce qu’on peut reprocher à notre Constitution.
Dans l’Opinion, Mignon – tout juste nommée vice-présidente du parti Les Républicains – théorise donc : «Je supprimerais l’élection du Président au suffrage universel direct et installerais à la place un régime parlementaire classique […]. Toutes les mesures qui consistent à rééquilibrer les pouvoirs du Parlement par rapport à ceux de l’exécutif sont accessoires si l’on ne s’attaque pas réellement à cette question du caractère excessif des pouvoirs du Président.»
Emmanuelle Mignon et Nicolas Sarkozy avaient axé le discours du second sur le retour de la volonté politique et du passage à l’acte. Jacques Chirac avait été traité de «roi fainéant» et le fringant Sarkozy, boule d’énergie, devait réveiller la société française, secouer les pesanteurs et lever les freins. Il n’en fut rien. La vie politique françai