«Un sourire, et ça passe.» Devant l’université Paris Dauphine, le coordinateur parisien des Jeunes avec Macron (JAM), Guillain Gilliot, et une poignée de militants écoulent en une petite demi-heure 250 tracts à l’effigie de leur tête de liste, Valérie Hayer : «Est-ce que vous allez voter le 9 juin ? On compte sur vous !» Quelques tracts leur sont rendus sans un mot. Les refus restent polis. Prisée pour ses formations en économie et en droit, Dauphine reste plus accueillante que la rouge Nanterre (Hauts-de-Seine), où les JAM mettent encore un point d’honneur à aller tracter même s’ils y sont régulièrement chahutés. Ce 20 mars en fin d’après-midi, les étudiants de cet établissement privilégié semblent pourtant loin d’être acquis au président de la République. «Il n’est pas hyper bien vu. Ce n’est pas notre idole, résume Manon, bandeau en soie dans les cheveux, encore incapable de déterminer son choix pour le 9 juin. Voter Macron, c’est avoir un avis sans avoir un avis. C’est “je ne tranche pas”. Ce n’est pas vraiment faire de la politique pour moi.» Selon une étude Ipsos, réalisée sur un large échantillon de 11 700 électeurs au début du mois de mars, seuls 4 % des 18-24 ans qui se disent sûrs d’aller voter se prononcent en faveur de la liste de la majorité présidentielle, contre 18 % pour l’ensemble de la population et 2
Reportage
«Il n’est pas hyper bien vu» : entre les jeunes et Macron, une rupture bien consommée avant les européennes
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Elections européennes 2024 dossier
Devant l’université Paris Dauphine, fin mars, des militants des Jeunes avec Macron ont écoulé des tracts à l’effigie de leur tête de liste, Valérie Hayer. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 1er avril 2024 à 7h52
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