«Rien ne peut justifier de tenter de tuer le maire de sa commune». C’est visiblement très ému que s’est exprimé Gilles Dussault, ce jeudi 4 septembre, près d’un mois après avoir été agressé par un administré. Transporté le 6 août à l’hôpital en urgence absolue, l’édile de Villeneuve-de-Marc, village isérois de moins de 1 200 habitants, a pris la parole pour la première fois devant la presse.
«La voiture est passée à 20 centimètres de nous»
«J’ai été sauvé par mon fils», sans qui «je ne serais plus là aujourd’hui», a témoigné le maire de 63 ans. Un habitant du village, âgé de 60 ans, arrêté par les gendarmes après deux jours de cavale, a été mis en examen pour double tentative d’homicide volontaire, sur le maire et son fils. Sur une personne dépositaire de l’autorité publique, circonstance aggravante concernant Gilles Dussault. Il est en détention provisoire depuis.
L’arme n’a pas été retrouvée et l’agresseur dit ne plus se souvenir de ce qu’il avait utilisé pour porter un premier coup dans le dos du maire qui retirait du lierre sur le mur d’enceinte de sa maison, avant de lui transpercer le bras et le thorax «à quelques centimètres du cœur», raconte Gilles Dussault. Quand son fils lui a porté secours, le sexagénaire a foncé sur eux en voiture. «Mon fils m’a plaqué contre le mur, la voiture est passée à 20 centimètres de nous et s’est écrasée contre mon mur», se souvient le maire, qui l’assure : «Tout cela ne fait aucun doute sur son intention de nous tuer».
Témoignages
L’agresseur, sans antécédent judiciaire, a déclaré avoir «pété un plomb» à cause d’un conflit lié à l’effondrement du toit d’un bâtiment municipal sur son abri de jardin en 2023, avait indiqué le parquet de Grenoble. Lors de sa garde à vue, cet homme avait reconnu avoir frappé le maire, qui l’aurait «regardé avec un sourire sadique», mais nié l’intention de tuer. «Il y a eu une rupture dans mon esprit», avait-il déclaré, tout en assurant avoir visé «l’omoplate» et n’avoir eu «aucune intention d’homicide».
«Je ne démissionne pas»
«Rien ne peut justifier de tenter de tuer le maire et son fils, quelles que soient les difficultés que l’on pourrait rencontrer au niveau administratif avec sa mairie», s’est ému Gilles Dussault, qui dit «espérer que la justice puisse le condamner, qu’il puisse rester enfermé […] ou interné le plus longtemps possible».
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Après quatre mandats d’élu, dont deux de maire, il avait déjà décidé de ne pas se représenter aux municipales de mars prochain. «Cette agression est venue conforter ma décision, dit-il, mais je ne démissionne pas, j’irai au bout de mon mandat». «Il est évident que les terribles faits dont j’ai été victime avec mon fils n’ont fait que confirmer mon désir de transition.»