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Billet

Illibéralisme plus extrême droite, le cocktail antidémocratique, par Serge July

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La défaite de la gauche espagnole, dans un pays qui a pourtant retrouvé la prospérité, montre que le populisme se nourrit non plus de la récession, mais d’une prédominance de l’idéologie identitaire. Un mouvement qui contamine aussi la droite républicaine française.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni et son homologue hongrois Viktor Orban lors d'un sommet à Bruxelles, en décembre 2022. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 4 juin 2023 à 20h08

La défaite de Pedro Sánchez et de sa coalition aux élections municipales et régionales espagnoles était inattendue. Le leader socialiste avait derrière lui un bilan très positif sur le plan économique, censé construire le socle de toutes les victoires électorales. On parlait à propos de sa politique d’un miracle économique espagnol, avec une prévision de croissance du PIB de 5,5 % pour 2023. Son gouvernement a pourtant subi une défaite sans appel, avec la perte de nombreuses villes et régions, au profit de la droite du Parti populaire et de l’extrême droite Vox. Le PSOE et Podemos ont rétréci, comme un prélude à une disparition de la social-démocratie, ce qui s’est déjà produit dans plusieurs pays.

La martingale économique a cessé d’être la clé de tous les scrutins. Ce qui marchait hier a cessé d’inspirer l’électorat. La droite et l’extrême droite ont gagné en Espagne comme dans d’autres pays en Europe sur l’idéologie : haine du présent, anti-individualisme, cocktail souveraineté-antimondialisation, rejet viscéral des élites, nationalisme identitaire, immigration, censure des mœurs, et même retour du sacré, pour un ordre retrouvé. Tout cela a des allures de douche froide mais aussi d’avertissement général.

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